Régimes pluviométriques

Aux Antilles françaises, la pluviométrie est liée à une grande diversité de situations météorologiques. La cartographie présentée sur ce site en témoigne.

On peut distinguer les catégories suivantes (par ordre d’extension spatiale) :

 

1) Les épisodes liés aux ondes tropicales (jusqu’aux cyclones tropicaux les plus violents) :

 

- Toutes les zones climatiques peuvent être concernées plus ou moins simultanément,
- Durée : 1 à plusieurs jours,
- Saison : période cyclonique

 

Ces phénomènes se manifestent de juillet à octobre pour les cyclones et plus largement de mai à novembre pour les ondes ou tempêtes tropicales.

Ils peuvent donner des quantités très importantes, dépassant 300 mm en 1 ou 2 jours.

Dans ce type d’événement, il faut tenir compte de l’effet orographique qui peut renforcer l’intensité et augmenter la durée, le relief étant souvent plus arrosé.

D’autres part, la trajectoire de ces systèmes, parfois erratique, détermine les zones principalement touchées ou épargnées.

A noter aussi que les cyclones peuvent générer de fortes houles et des surcotes importantes capables de provoquer des inondations sur le littoral exposé.

La carte ci-dessous reflète le passage de la tempête tropicale IRIS sur la Martinique le 26 août 1995.

 

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2) Les épisodes liés aux remontées de sud, à la circulation d’amas convectifs ou à l’action d’un axe dépressionnaire en altitude :

 

- Toutes les zones climatiques peuvent être concernées plus ou moins simultanément,
- Durée : 1 à plusieurs jours,
- Saison : saisons intermédiaires et saison des pluies.

 

Les saisons intermédiaires et la saison des pluies sont aussi intéressées par les remontées nuageuses de sud, dues à la présence d’une dépression à l’ouest des Antilles ou d’un axe de basses pressions en altitude ou encore par la circulation d’amas convectifs dans l’alizé.

Citons par exemple l’épisode du 7 au 8 novembre 2014, où la présence d’une goutte froide en altitude entretient un régime d’alizé de sud-est très humide et fortement instable. Des remontées de sud s’organisent sur les petites Antilles et les lignes de grains se succèdent sur les îles du Nord notamment.

Ci-dessous, la pluviométrie associée aux remontées de sud le 7 novembre 2014 en Martinique.

 

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3) Les épisodes liés aux perturbations d’hiver boréal :

 

- Toutes les zones climatiques peuvent être concernées plus ou moins simultanément,
- Durée : 1 à plusieurs jours,
- Saison : hiver boréal.

 
Les perturbations des régions tempérées atteignent plus ou moins directement les petites Antilles (plus particulièrement les îles du Nord et la Guadeloupe) avec l’extrémité nuageuse des fronts froids ou les descentes d’air froid en altitude.

Citons par exemple l’épisode de 3 jours du 2 au 4 janvier 2011 au cours duquel une bande frontale génère des pluies sur la Guadeloupe, en particulier sur le centre de la Grande-Terre et les Grands-Fonds.

Ci-dessous la carte pluviométrique de l’épisode du 2 au 4 janvier 2011 en Guadeloupe

 

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4) Les épisodes liés aux pannes d’alizés :

 

- Episodes souvent très localisés,
- Durée : 1 à plusieurs jours,
- Saison : toute l’année.

 

L’absence de vent ou panne d’alizé favorise l’évolution diurne, c’est à dire la formation de nuages convectifs en cours de journée par réchauffement des basses couches.

Ainsi par exemple, le 7 mai 2012, l’absence de flux sur la Guadeloupe et l’instabilité de la masse d’air conduisent au développement de cellules orageuses, en cours d’après-midi. D’abord sur la région de Capesterre-Belle-Eau, ces orages se propagent le long de la côte Est de la Basse Terre, puis gagnent de manière explosive Baie-Mahault et Pointe-à-Pitre, en fin d’après-midi, et les Abymes en soirée. Ils engendrent de nombreuses inondations.

La carte ci-dessous montre l’importance de la pluviométrie durant l’épisode du 7 mai 2012 sur la Guadeloupe :
 

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5) Les épisodes liés aux orages isolés :

 

- Echelle inférieure aux zones climatiques,
- Durée : 1 à 3 heures,
- Saison : toute l’année.

 

Ce sont des phénomènes convectifs d’évolution diurne qui sont d’autant plus marqués que la masse d’air est humide et instable. Ils se produisent sur le relief grâce au forçage lié aux brises de pentes ascendantes.

Ces orages isolés donnent assez souvent des cumuls de l’ordre de 50 à 80 mm en 1 heure et quelques fois des cumuls supérieurs à 140 mm en 3 heures. C’est pourquoi leur proportion reste faible dans ce recensement.

On peut prendre le cas du 19 au 20 novembre 2009 sur la Guadeloupe où des orages déversent plus de 140 mm en 24 heures sur l’est de la Soufrière.

 

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