Du 14 au 20 novembre 1999
Cette dépression se forme très tardivement, en novembre, dans la mer Caraïbe (entre le Honduras et la Jamaïque). Baptisée tempête tropicale LENNY, le 14 novembre 1999 à 18 heures, elle se renforce de façon « explosive » en ouragan (6 heures plus tard). LENNY prend alors une trajectoire atypique d’ouest en est, passant à moins de 400 km au sud d’Hispaniola, pour ensuite menacer les Îles Vierges. Son déplacement engendre une houle inhabituelle d’ouest qui déferle violemment sur les rivages -d’ordinaire protégés- de l’arc antillais (des îles de la Martinique à Montserrat). Le 17, il aborde l’île de Ste-Croix avec l’intensité d’ouragan de classe 4, puis il ralentit considérablement son mouvement. Cyclone alors quasi stationnaire, il effectue une petite boucle sur Saint-Martin, Anguilla et Saint-Barthélemy, en s’affaiblissant. Ce sont des vents d’ouragan de classe 2 qui touchent de plein fouet ces îles, ainsi que des pluies diluviennes (un mois à peine après l’ouragan José). Redevenue tempête tropicale, Lenny traverse Antigua, le 19, pour passer à 40 km à l’est de la Désirade, le 20 au lever du jour, puis en fin de journée, on la retrouve à 250 km à l’est de la Dominique ; moment choisi pour débuter une nouvelle trajectoire vers le nord-est (celle qui était prévue depuis plus de 3 jours déjà). La dépression de faible intensité se dissipe finalement, le 21, à plus de 600 km au nord-est de la Guadeloupe.
Le 19, LENNY est déclassé et redevient simple tempête tropicale.
Du 17 au 19 novembre 1999
En préalable, rappelons les caractéristiques marquantes de ce cyclone :
En Guadeloupe, LENNY déverse des trombes d’eau, du 8 au 14 novembre, souvent à cause des pannes d’alizé qui favorisent les averses orageuses. Puis l’accalmie du 15 au 17, masque l’atterrissage très insolite de l’ouragan. Du 18 au 19, les cumuls de pluies abondantes dépassent souvent 250 mm en 2 ou 3 jours sur l’archipel. Le Raizet enregistre 152 mm en 2 heures et plus de 300mm en 24h. Certaines valeurs constituent des records qui tiennent encore de nos jours. La houle cyclonique, estimée à plus de 8 m, provoque de nombreux dégâts sur les rivages caraïbes.
Ci dessous les valeurs remarquables de la station du Raizet :
2 jours | 24 heures | 2 heures | 1 heure | 15 minutes |
332 mm | 301 mm | 152 mm | 90 mm | 28 mm |
du 18 à 04h00 au 20 à 04h00 | du 18 à 16h18 au 19 à 16h18 | le 19 de 7h54 à 9h54 | le 19 de 8h30 à 9h30 | le 19 de 8h56 à 9h12 |
Sur les îles du Nord, les quantités de pluies sont importantes de par l’intensité du phénomène et surtout de part la stationnarité du cyclone. LENNY reste en effet près de 36 heures au voisinage des Iles du Nord. Les vitesses de vent moyenné sur une minute sont estimés à 210 km/h.
Intensités pluviométriques remarquables sur Saint-Martin-Marigot (poste DDE) :
24 heures | 12 heures | 6 heures | 3 heures |
575 mm | 392 mm | 290 mm | 152 mm |
du 17 à 17h00 au 18 à 17h00 | le 18 de 5h00 à 17h00 | le 18 de 10h00 à 16h00 | le 18 de 10h00 à 13h00 |
Du 17 au 19 novembre
En Martinique, le passage de LENNY donne lieu à deux épisodes significatifs : les pluies orageuses du 17 novembre, puis des pluies plus importantes le 19 novembre après midi et soirée. Cependant, les cumuls pluviométriques n’atteignent pas de record.
Par contre ce qui reste gravé dans les mémoires, c’est la houle très destructrice qui ravage, en soirée et début de nuit, la côte Nord-Caraïbe (Prêcheur, St-Pierre). La hauteur moyenne des vagues sur la côte caraïbe est estimée à 3 ou 4 mètres, les plus hautes pouvant dépasser 5m.
L’enveloppe de vents tempétueux ne touche pas la Martinique, néanmoins la ligne de grain qui traverse rapidement l’île, le 17 novembre, s’accompagne de rafales de 94 km/h au Morne des Cadets et 61 km/h au Lamentin.