Au total plus de 100 mm se déversent avec plus de 200 mm sur une grande moitié ouest, entre Orb et Salagou et de l’ouest de Béziers à la vallée du Jaur, avec localement des chutes de grêle.

Intensités remarquables sur l’Hérault
La station automatique de Murviel-lès-Béziers a relevé 154,8 mm en 24 heures glissantes dont :
 93,6 mm en 6 heures.

Avec de telles quantités d’eau en présence, les risques de ruissellements sont importants et aggravés lorsque les sols sont saturés par l’abondance de pluies récentes.

Une vague d’eau boueuse traverse le village de Puisserguier, emportant tout sur son passage.

100 mm équivalent à 100 litres d’eau par m² ou encore 200 000 m³ sur 2 km² : le bassin versant en amont de Puisserguier n’est que de 2,4 km² : c’est un débit de plusieurs dizaines de m³/s qui a dévasté cette petite agglomération.

La Corse a également été touchée par cet épisode. Les pluies ont duré environ 12 heures, les plus fortes valeurs concernant les bassins de la Solenzara et de l’Osu (valeurs maximales de 200 mm à Sari-di-Porto-Vecchio et 250 mm au Col de Bavella - Source ENS-).

Les intensités maximales horaires ont été de l’ordre de 20 à 30 mm au Col de Larone, à Tramuta et à Solenzara.

Intensités remarquables sur la Haute-Corse
La station météorologique de Solenzara-Ventiseri a relevé 121,6 mm en 24 heures glissantes dont :
 86 mm en 6 heures.

Retour sur un automne 1995 et un début d’hiver 1995/96 plus qu’arrosés sur le Languedoc : l’orage de Puisserguier s’est produit alors que la saturation en eau des sols était totale.
En effet, décembre 1995 a été particulièrement pluvieux sur les régions méditerranéennes, notamment sur le Languedoc où 2 épisodes majeurs les 8 et 15/16 décembre, ont causé des débordements remarquables de rivières comme le Tarn, l’Orb et l’Agout.

Cette période de 2 mois : décembre 1995 et janvier 1996, voire même de 5 mois (septembre 1995 à janvier 1996) est l’une des périodes les plus arrosées des 50 dernières années sur les régions méditerranéennes de la France.

Les images radar permettent de retracer la chronologie de l’épisode.
Les zones en jaune/orangé correspondent aux plus fortes réflectivités radar, donc aux zones de précipitations les plus intenses.

Dès le matin, une activité orageuse est détectée par le radar, au sud de la frontière espagnole. La réflectivité des échos révèle des précipitations de plus forte intensité (couleur jaune-orangé).

Vers 12 UTC, la cellule de très forte réflectivité qui va affecter Puisserguier est déjà constituée en mer . Sa forme caractéristique en arc et son déplacement rapide l’apparentent à certaines structures orageuses, les " supercellules ", qui aux Etats-Unis, sont responsables de terribles tornades. Au large, une autre cellule active.

La grosse cellule orageuse atteint le littoral du Languedoc et s’immobilise sur la zone sinistrée. Cette stabilité, associée à de fortes intensités, entraînera des totaux pluviométriques importants.

Les images radar instantanées chaque 1/4 heure de 17 à 17 h 45 UTC, montrent la cellule au plus fort de son activité sur l’ouest de l’Hérault.

 Animation des images radar du 28 janvier 1996 de 12 h à 23 h UTC toutes les 15 minutes

La catastrophe de Puisserguier vue par le le satellite :

Comme sur les images radar de l’épisode, le système nuageux présente une forme de " V ", notamment à 16, 19 et 21 UTC.
En imagerie satellite dans le canal infrarouge, les zones les plus claires indiquent les sommets nuageux les plus froids, donc les plus élevés (amas de cumulonimbus).

 Animation des images satellites du 28 janvier 1996 de 11 h à 23 h UTC toutes les 30 minutes

Carte des cumuls sur 1 jour sur l’Hérault le 28 janvier 1996