En effet, seulement 4 jours auparavant, le 22, se produisait la catastrophe de Vaison-la-Romaine. L’épisode a touché le 26, l’Aveyron, les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Hérault, et le 27, la Corse.

Sur ces départements, de nombreuses communes ont été dévastées, notamment Millau et Saint-Affrique en Aveyron, Limoux, Rennes-les-Bains et Couiza dans la haute vallée de l’Aude, Narbonne, Port-la-Nouvelle et Leucate sur le littoral de l’Aude, et en plaine du Roussillon.

Sur l’Aude, il a pris les proportions d’une catastrophe, le pont romain a été emporté par une crue de la Sals et à Couiza.

Plus de 100 mm sont tombés sur 4 départements, les extrêmes (plus de 200 mm) étant observés sur les Pyrénées-Orientales (324 mm au Mont-Hélène), le littoral de l’Aude (292 mm à Narbonne), et le Biterrois (312 mm à Cazouls-les-Béziers), valeurs correspondant à la moitié d’une normale annuelle ! Les abats d’eaux ont été de courte durée (de 3 à 4 h) provoquant forts ruissellements et grossissements rapides des cours d’eau : les dégâts observés s’expliquent par les très fortes intensités enregistrées.

Intensités remarquables sur les Pyrénées-Orientales et l’Aude

 A Narbonne (Aude), 292 mm sont recueillis dont :
- 134 mm en moins de 2 h.
 A Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales), on relève 184 mm dont :
- 49 mm en 1/2 h,
- 82 mm en 1 h,
- 160 mm en 3 h.
 A Granès, près de Rennes-les-Bains dans la haute vallée de l’Aude, il est tombé 129 mm dont :
- 98 mm en 2 h,
- 50 mm en 1/2 h.
 Les postes de St-Louis-et-Parahou, Bugarach, Sougraigne et Fourtou, dans le bassin de la Sals (Aude) ont recueilli respectivement 190 mm, 160 mm, 108 mm et 144 mm en environ 3 h.

Au cours de l’épisode, les vents ont soufflé en tempête de secteurs est et sud-est. Les rafales ont dépassé 100 km/h sur les côtes provençales et la Côte d’Azur, 120 km/h sur le cap Corse et 133 km/h sur le cap Béar et Montpellier. En outre, le 26 sur l’Aude, du Limouxin au Cabardès, une zone fortement tourbillonnaire, dans un flux de sud-sud-ouest au nord-nord-est, avec des vitesses très certainement supérieures à 100 km/h, a provoqué la chute de nombreux arbres adultes, assez souvent réputés centenaires et endommagé des toitures.

Le 27, l’épisode s’est décalé vers l’est, affectant le Var avec environ 80 mm mais surtout la Corse, de la région de Solenzara aux contreforts de la Castagniccia, du Morianais et de la Casinca avec une valeur maximale de 179 mm à Pietra di Verde.

Sur l’Aude, cet épisode est similaire à celui qui s’était produit le 25 octobre 1891.

 Lire l’article extrait des Annales Climatologiques du département des Pyrénées-Orientales de 1992 (document PDF).

 L’épisode du 26 septembre 1992 vu par par quelques images radar et satellite

	Sur l’image radar du 26/09/1992 à 15 h 30 UTC, on observe les fortes pluies abordant l’ouest de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. Les zones en jaune/orangé correspondent aux plus fortes réflectivités radar, donc aux zones de précipitations les plus intenses. Les pixels roses correspondent à des échos fixes.
	En imagerie satellite dans le canal infrarouge, les zones les plus claires indiquent les sommets nuageux les plus froids, donc les plus élevés (amas de cumulonimbus). On observe une profonde zone dépressionnaire, centrée le 26 à 12 UTC au large du Portugal, se décalant vers l’est. Cette situation est typique des violents épisodes pluvio-orageux touchant les régions méditerranéennes.
	Sur les régions méditerranéennes, un régime de vents de secteur sud draine des masses d’air potentiellement instables, c’est-à-dire favorables aux déclenchement des orages. L’apport d’humidité nécessaire est assuré par le long trajet maritime des masses d’air. A l’avant de cette dépression les conditions deviennent favorables à l’organisation en ligne des systèmes orageux (ici sud-nord).

Carte des cumuls sur 1 jour sur l’Aude 26 septembre 1992	Carte des cumuls sur 1 jour sur les Pyrénées-Orientales 26 septembre 1992