"21 minutes pour tout détruire...."
La date de la construction du barrage remontait à 1952-1954. Malheureusement, les tests de mise en eau totale du barrage n’avaient pas été effectués. Ils auraient peut-être mis en évidence la fragilité du barrage due à un défaut dans les roches d’appui (défaut non décelé à l’époque car les carottages n’étaient pas pratiqués. Cette catastrophe a eu pour conséquences d’améliorer les connaissances sur la perméabilité des roches et leurs réactions à la pression).
En novembre 1959, les pluies sont très importantes sur la Côte d’Azur, causant déjà de nombreuses inondations sur le Var. Un épisode déverse plus de 200 mm en 24 h, non loin, sur les Alpes-Maritimes, le 20 octobre.
Il a fallu attendre fin 2000 pour retrouver une telle pluviosité sur ce secteur.
Le tableau ci-dessous donne quelques valeurs comparées de 1959 et 2000. Les records depuis 50 ans figurent en gras.
de novembre (1959 et 2000) |
de décembre (1959 et 2000) |
de novembre+décembre (1959 et 2000) |
de septembre à décembre (1959 et 2000) | |
Le barrage se remplit très rapidement en fin de mois, l’épisode du 27 novembre au 2 décembre totalise plus de 250 mm sur la zone (dont plus de 50 mm le 1er décembre, veille de la rupture).
Cet épisode est accompagné d’une tempête méditerranéenne (rafales >= 100 km/h à Toulon et Fréjus), levant une forte houle, provoquant des surcotes.
Même si la cause de la catastrophe n’est pas "directement" météorologique, les fortes pluies précédant la catastrophe ont été une cause aggravante du phénomène. (source : Foucou M.)
Voir le rapport de P. Fontaine sur l’épisode pluvieux qui a touché la Côte d’Azur du 27 novembre au 2 décembre 1959 (Document PDF de 15 Mo).
Répercussions socio-politiques et médiatiques de la catastrophe :
Outre le nombre particulièrement élevé de victimes qui place l’évènement comme le plus meurtrier depuis les inondations de juin 1875 sur la Garonne, de nombreuses conséquences suivirent la catastrophe. Il est ainsi à noter le fort engouement médiatique autour de la rupture, donnant lieu à un élan de solidarité national et international. De même, un décret interministériel est ainsi mis en place le 13 juin 1966, donnant naissance au « Comité Technique Permanent des Barrages » (ou CTPB), en charge du contrôle et du suivi des projets de construction des ouvrages dépassant 20 mètres de hauteur. En 1968, un nouveau décret autorise par ailleurs le déploiement de plans d’alerte pour ces mêmes ouvrages de plus de 20 m. Celui-ci sera transformé et approfondi en juillet 1987 avec l’établissement des Plans Particuliers d’Intervention (ou PPI).
Pour en savoir plus, Monographie de la rupture du barrage de Malpasset, Annexes de la thèse de M. Boudou