Janvier 1955

Crue de la Seine


Une ampleur comparable à celle de janvier 1924, même si la cote maximale observée à Paris-Austerlitz le 23 est légèrement plus faible, avec 7,10 m. Cette valeur la classe au 3ème rang depuis le début du 20ème siècle. Janvier 1910 demeure la crue de référence.

1955_01_23

Les pluies de l’automne restent assez proches des normales de saison, mais les précipitations amorcent un regain d’activité en décembre sur la bordure sud-est du bassin, du Barrois au Bassigny, au plateau de Langres et au Morvan.

La pluviométrie mensuelle présente ainsi un excédent de 10 à 15% à Erneville-aux-Bois (Meuse) à Langres (Haute-Marne), et à Château-Chinon (Nièvre).

Voir un clip vidéo de l’événement sur le site de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel)

Début janvier un épisode neigeux conséquent se généralise à l’ensemble du bassin. La valeur en eau des quantités cumulées du 3 au 6 reste modérée de la région Centre à l’Ile-de-France et à la Champagne centrale, mais atteint 15 à 30 mm sur la majeure partie de la Bourgogne et des départements de l’Aube, de la Haute-Marne et de la Meuse, et 30 à 60 mm sur le Morvan.

La hauteur de neige dépasse ainsi une vingtaine de centimètres sur ces régions, notamment sur le relief du Morvan où elle peut atteindre le double.

A partir du 10 janvier les conditions climatiques changent brutalement. Les perturbations pluvieuses actives se succèdent rapidement, après un brusque redoux. A titre d’exemple, la température maximale s’élève de 10°C en 24 heures à Château-Chinon, dans la Nièvre.

Dès lors, il pleut sans interruption notable durant 7 jours, avec une douceur remarquable. Les quantités quotidiennes ne présentent pas de valeurs exceptionnelles, mais le cumul devient conséquent de jour en jour : 50 à 100 mm de la région Centre à l’Ile-de-France et au département de la Marne, 100 à 150 mm sur la plupart des autres régions, et 150 à 250 mm sur le relief du Morvan.

La fonte rapide de l’épais manteau neigeux, et des sols rendus imperméables par le gel en début d’épisode aggravent fortement le phénomène de ruissellement. L’amont des bassins à l’est d’une ligne Auxerre (Yonne)- Troyes (Aube) - Saint-Dizier (Haute-Marne), doit ainsi écouler 150 à 200 mm d’eau, et jusqu’à 300 mm sur les bassins morvandiaux, durant ces 7 jours, provoquant des débordements généralisés.

Enfin, 10 à 15 mm de pluie arrosent l’ensemble du bassin le 21. Tombant sur un sol totalement saturé, cette eau ne peut qu’amplifier l’ampleur de la crue, qui atteint son niveau maximal à Paris au cours de la journée du 23.


Carte des cumuls sur 1 mois
sur le bassin versant de la seine
Janvier 1955
Carte des rapports à la normale
des cumuls sur 1 mois
sur le bassin versant de la seine
Janvier 1955