14 janvier 1982

Crue de la Seine


Une importante crue de la Seine en janvier 1982 résulte des effets cumulés d’un automne très humide suivi d’un début d’hiver remarquablement pluvieux.

1982_01_14

Cette crue de janvier 1982 se classe au 2ème rang de la seconde moitié du XXème siècle, et peut être comparée à celle de janvier 1959. En effet, les cotes maximales mesurées à Paris-Austerlitz atteignent respectivement 6,13 m et 6,20 m.

Ces chiffres demeurent néanmoins nettement inférieurs aux records du siècle de janvier 1910 (8,68 m), janvier 1924 (7,30 m) et janvier 1955 (7,10 m).

Du 1er septembre au 31 décembre 1981, 500 à 1000 mm d’eau se déversent sur les régions situées à l’est d’une ligne Avallon (Yonne) - Saint-Dizier (Haute-Marne), avec un effet orographique bien marqué.

Ces cumuls représentent 1 fois et 1/2 la normale sur les départements de la Côte-d’Or et de la Haute-Marne, et reste un peu inférieur à ce chiffre sur le reste du bassin.

Le temps pluvieux débute dès l’équinoxe, avec un passage perturbé actif les 21 et 22 septembre, notamment sur une large moitié sud-est du bassin de la Seine en amont de Paris, où 30 à 60 mm sont généralement mesurés.

Les pluies se renforcent sensiblement au cours du mois d’octobre, donnant une lame d’eau mensuelle de 150 à 200 mm sur le bassin de la Marne en aval d’Epernay, et de 150 à 250 mm à l’est d’une ligne Avallon (Yonne)- Troyes (Aube) - Saint-Dizier (Haute-Marne).

Le seuil des 300 mm est même franchi au cœur du Morvan (325 mm à Empury, dans la Nièvre). Ainsi, ce mois affiche une pluviométrie largement supérieure au double de la normale de l’Ile-de-France au nord-ouest de la Champagne, et sur les départements de la Côte-d’Or et de la Haute-Marne. Il pleut intensément du 10 au 16, avec un cumul de 50 à 100 mm d’ouest en est.

Les perturbations marquent une pause relative en novembre, et le niveau des précipitations reste globalement conforme à la normale.

Néanmoins, l’accalmie ne parvient pas à s’instaurer durablement, et les passages pluvieux se succèdent rapidement tout au long du mois de décembre. 100 à 200 mm sont recueillis au cours du mois sur la majeure partie des régions, et 50 à 75 mm supplémentaires sur l’amont du bassin de la Marne et les bassins morvandiaux.

Cette situation perdure en début d’hiver, et ce n’est qu’en deuxième décade de janvier que le retour des conditions anticycloniques permet de mettre fin à cette longue séquence.

La période du 15 décembre au 11 janvier se montre particulièrement humide. Les quantités quotidiennes n’affichent pas de valeurs remarquables, mais le volume des précipitations prend de l’ampleur de jour en jour. Le cumul varie ainsi de 175 à 250 mm sur les reliefs de la bordure sud-est.

Le record est détenu par le poste de Gien-sur-Cure, dans la Nièvre, avec 268 mm durant ces 28 jours, dont 93 mm au cours de la dernière semaine.

Les sols se saturent ainsi rapidement dès les premiers jours de décembre, et l’écoulement devient important en fin de période. Suivant le schéma habituel, les crues débutent sur la partie amont du réseau hydrographique de la Seine dès la fin du mois de décembre, et les pluies soutenues de la dernière semaine provoquent des débordements de cours d’eau généralisés. Ainsi, bien que les pluies s’atténuent fortement dès le 11 janvier, puis cessent le lendemain sur l’ensemble du bassin, la montée du niveau de la Seine se poursuit à Paris jusqu’au 14, date à laquelle est enregistrée la cote maximale du niveau du fleuve.


Carte des cumuls sur 1 mois
sur le bassin versant de la Seine
Octobre 1981
Carte des cumuls sur 1 mois
sur le bassin versant de la Seine
Décembre 1981
Carte des cumuls sur 4 mois
sur le bassin versant de la Seine
Octobre 1981 à janvier 1982
Carte des rapports à la normale
des cumuls sur 1 mois
sur le bassin versant de la Seine
Octobre 1981
Carte des rapports à la normale
des cumuls sur 1 mois
sur le bassin versant de la Seine
Décembre 1981
Carte des rapports à la normale
des cumuls sur 4 mois
sur le bassin versant de la Seine
Octobre 1981 à janvier 1982