17 novembre 1940 

Crue du Paillon à Nice


La ville de Nice est traversée par 2 fleuves côtiers : à l’ouest, le Var et à l’est, plus modeste dans ses proportions et son débit : le Paillon. Ce fleuve a connu au cours de son histoire des débordements aussi soudains que dévastateurs, tel celui de novembre 1940.

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Les débordements du Var ont causé des dégâts, notamment en : novembre 1994, janvier 1996 et à l’automne 2000.

Le Paillon quant à lui n’avait pas connu de débordement remarquable depuis octobre 1979.

Voici une photo du Paillon en crue à Nice lors de sa crue de novembre 1940 :
(Source : Jacques De Saint-Seine).

Les crues du Paillon sont légendaires, tant par leur rapidité que par leur violence. En voici un bref historique :

Source : J. De Saint-Seine, "Monographie hydrologique et hydraulique du Paillon de Nice en vue de la gestion du risque inondation", thèse de doctorat I.N.P.G, 1995 :

"Le Paillon est un fleuve côtier typiquement méditerranéen, drainant un bassin versant de 250 km2 environ (28 km de long), très compact et fortement accidenté, ce qui peut expliquer ses crues très soudaines et violentes qui sont cependant rares, son étiage persistant étant sa caractéristique dominante……

Depuis toujours, les crues du Paillon ont frappé l’imagination populaire du fait de leur soudaineté.

Parmi les morts que ce fleuve a à son actif, nombreux sont ceux qui ont été surpris et emportés par l’arrivée de ses premiers flots dont beaucoup de témoignages s’accordent à dire qu’ils ont l’aspect d’un véritable mur d’eau d’un mètre de haut ou plus.

Le danger que représente cette arrivée si brutale de la crue était tel qu’un cavalier avait été missionné, au XIXe siècle, pour parcourir les berges du Paillon de DRAP à son embouchure afin de prévenir les fameuses "bugadières" ou lavandières de l’arrivée imminente de la crue au cri de LOU PAILLON VEN."

Voici une liste des principales crues du Paillon (De Saint-Seine J.) :

"9 octobre 1530, 10 novembre 1544, 15 août 1601, 15 août 1603, 16 décembre 1620, 8 novembre 1631, 1635, 1651, 1681, 1er octobre 1689, 1694, 14 avril 1774, 1775, 1788, 1862, 27 octobre 1882, 10 novembre 1886, 1911, 1913, 13 juillet 1932, 17 novembre 1940, 12 décembre 1957, 14 octobre 1979"

liste qu’il faut compléter avec les dates des 6 et 23 novembre 2000.

A noter, en ce qui concerne la crue du 14 avril 1774 :

"Un bataillon de l’armée Gallispane est surpris par une crue du Paillon alors qu’il traversait son lit au cours d’un engagement avec les troupes piémontaises retranchées sur le Mont Alban. 6 officiers et 300 soldats périrent .

Un violent orage est à l’origine de cette crue dont le niveau s’élevait à plus de 12 pieds au dessus de son niveau".

et quelques citations (De Saint-Seine J.) :

" La ville est à cheval sur une espèce de fleuve, le Paillon, dont le lit qui a presque la largeur de la Seine est à peu près sec toute l’année " Burnel (1862)

" Hélas ! Ne croyez pas que parce qu’on est fleuve, on est obligé d’avoir de l’eau. Le Paillon est l’endroit le plus sec de Nice ". Alphonse Karr, 1880.

" Le Paillon existe, … le torrent impétueux, farouche, roulant de la fange et des cailloux dans ses eaux bourbeuses, couvrait les ponts et les quais de pierres et se précipitait dans la mer avec un fracas horrible… ". Théodore Banville, 1860.