Le Lez, petit fleuve côtier traversant l’agglomération montpelliéraine a connu une crue remarquable : au limnigraphe de La Valette (4 km au nord du centre de Montpellier, près de Castelnau-le-Lez), la montée des eaux s’est effectuée à raison de 1m/heure (à 17 h 30 UTC, l’étiage se situait à 0,56 m, à 19 h UTC l’eau atteint 2,30 m puis 4,25 m à 20 h 45 UTC et enfin 4,40 m à 21 h 45 et 22 h 40 UTC).

En amont de Montpellier, de nombreuses chaussées ont été recouvertes de boue et de matériaux divers et rendues impraticables.
En aval, dans certaines rues et au voisinage du stade Richter (dans le secteur de la future faculté de droit), on a observé plus d’un mètre d’eau.

La ville de Lattes a été particulièrement touchée, avec de graves dommages aux maisons.

Les précipitations se sont concentrées en 2 maximums situés l’un entre les Matelles et Saint-Mathieu-de-Tréviers englobant le pic Saint-Loup et le massif de l’Hortus, couvrant donc la région de la source du Lez où l’on a observé plus de 300 mm en 24 heures, et l’autre au sud de Saint-Maurice-de-Navacelles et sur le massif de la Séranne avec des précipitations >=250 mm.

On remarquera le caractère très localisé des fortes précipitations et le très fort gradient : en seulement 20 km on passe de moins de 10 mm sur la région de Montpellier, à 300 mm à Saint-Mathieu-de-Tréviers.

Intensités remarquables :
La majorité des pluies est tombée sur un court laps de temps, principalement entre 15 et 21 h UTC.
Au poste des Matelles, il est tombé 280 mm entre 14 h 45 et 20 h 45 UTC ; à Saint-Gély-du-Fesc, 230 mm ont été recueillis entre 17 h 30 et 21 h UTC.
Les intensités horaires ont été au maximum de 90 mm à St-Gély-du-Fesc (entre 20 h et 21 h UTC) et 70 mm aux Matelles (entre 17 et 18 h UTC).

Facteurs aggravants de la crue :
 à partir du 22 septembre à 12 h UTC, c’est à dire 36 h environ avant la crue, le vent soufflait de secteur est-sud-est sur la côte avec une force généralement supérieure à 10 m/s.

On peut penser qu’une montée des eaux de 20 à 40 cm, due à l’action du vent s’est produite à l’embouchure du Lez dans la nuit du 23 au 24 et le 24. Le refoulement des eaux du fleuve à l’embouchure, dû à la "montée" de la mer peut expliquer en partie l’étendue de la crue dans la basse vallée du Lez ainsi que la décrue relativement lente.

 en outre, les pluies des 11 et 12 septembre (120 mm en 48 h sur la même zone) ont déjà reconstitué une bonne partie des réserves en eau du sol avant que ne se produisent ces pluies diluviennes.

Voir l’événement décrit dans un article de la revue LA METEOROLOGIE n° 6 de mars 1978

Avant cette crue du 23 septembre 1976, depuis le XVII^e siècle, parmi les crues les plus remarquables ayant touché ce secteur, on citera :

 septembre 1622 : 100 lansquenets de Louis XIII emportés par les eaux du Verdanson ;
 juillet 1695 : crue importante du Verdanson ;
 septembre 1713 : 4 morts par crue du Verdanson ;
 1715 : 2 morts par crue du Verdanson ;
 juillet 1729 : 1 mort par crue du Verdanson ;
 1810 : l’une des plus importantes crues du lez ;
 septembre 1814 : plusieurs ponts sur le Verdanson détruits ;
 11 octobre 1861 : 70 mm à Montpellier en 3/4 h - le Lez atteint la cote de 4.50 m au pont Juvénal, destruction du pont Méjean et inondation de la plaine de Lattes ;
 11 octobre 1862 : inondation des bas quartiers, diligence Montpellier-Alès emportée : 3 morts ;
 11 octobre 1865 : inondation de l’hôpital général ;
 12-13 octobre 1875 : destructions de ponts, inondation de la plaine de Lattes ;
 12 octobre 1891 : toutes les rivières du bassin du Terrieu et du Lirou débordent ;
 automne 1907 et plus particulièrement les 26 septembre, 16 octobre et 10 novembre : inondations à Castelnau, Lattes, Pompignane, Juvénal ;
 17 octobre 1920 avec 450.5 mm à Montpellier du 7 au 17 octobre : le Verdanson sort de son lit, dégâts à l’hôpital général. Inondation des appartements de l’allée des Arts ;
 26 et 27 septembre 1933 : 2 maisons balayées avec leurs occupants avec les eaux du Lez, 9 morts ;
 30 novembre 1955 : débordement du lez. 3 morts.