29 et 30 septembre 1958

Déluge sur les Cévennes


2 épisodes de pluies diluviennes se produisent à seulement quelques jours d’intervalle sur les Cévennes. Ils provoquent sur le Gard une véritable catastrophe.

1958_09_29

Ils se succèdent les 29 et 30 septembre, puis les 3 et 4 octobre.
Ceci confère à la période de 6 jours du 29 septembre au 4 octobre un caractère très exceptionnel.

Ci dessous, de larges extraits de l’article " Causes météorologiques des grandes crues cévenoles du début de l’automne 1958 " (Fontaine P. et Portela C) dans lequel les conséquences des 2 épisodes sont décrites, ainsi que les valeurs de pluies recueillies :

"Quelques cotes relatives aux rivières ayant réagi avec le plus de vigueur donneront une idée de l’ampleur du phénomène.
Dès le 30 septembre à 17 heures le Gardon d’Alès dépasse la cote de 6 mètres.

La Cèze atteint 10,20 mètres le 1er octobre au matin et inonde sa basse vallée (2,50 mètres d’eau, le soir dans Codolet).

L’Ardèche à Vallon qui ne cotait qu’un mètre avant les pluies atteint 12,20 mètres en quelques heures.

Corrélativement une crue du Bas-Rhône s’amorce, accentuée par les apports de affluents situés plus au Nord (Erieux, Doux, Cance). C’est ainsi que les bas quartiers de Pont-Saint-Esprit sont bientôt sous 2,50 mètres d’eau. Alès est également inondée et le pont de Ners en aval de cette ville est emporté. A Saint-Jean-du-Gard, de graves dommages sont signalés.

Dans l’Hérault, où les crues ont été dans l’ensemble un peu moins violentes que dans le Gard et l’Ardèche, on signale toutefois d’importants dégâts aux maisons et aux voies de communication en particulier dans les régions de Lodève et de Ganges."


Gros titre du Provençal du 2 octobre

Hauteurs d’eau recueillies les 29 et 30 septembre 1958 :

"... C’est en effet au cours de ces deux journées, relatives à la première crue, qu’ont été enregistrées des hauteurs d’eau atteignant en maints endroits le double ou même le triple de la normale pluviométrique de septembre, pourtant déjà élevée.

Une vaste zone, limitée par l’isohyète 100 mm, s’étend des hauts bassins de l’Orb, de l’Hérault et du Vidourle jusqu’aux massifs de la Margeride, du Velay et du Vivarais, et aussi jusqu’à la moyenne vallée du Rhône entre la Cèze et l’Eyrieux.

Quant aux maximums pluviométriques, ils se situent sur le flanc sud des massifs longitudinaux tels que le Mont Aigoual (410 mm à Valleraugue), les monts Bouges et Lozère (près de 400 mm au nord-ouest de Saint-Jean-du-Gard), le Mézene et le Gerbier des Joncs (240 mm à Montpezat).

L’influence de l’orographie apparaît déjà au simple examen de la répartition des pluies et suggère l’existence d’un courant humide de secteur sud libérant de grandes quantités d’eau au franchissement des massifs énumérés ci-dessus… "

Intensités remarquables le 30 :

- Mont-Aigoual : 101 mm en 4 h,
- Valleraugue : 222 mm en 5 h,
- Alès : 140 mm en 2 h,
- La Grand-Combe : 132 mm en 3 h,
- Saint-Jean-du-Gard : 279 mm en 8 h

Les mesures de précipitations du 30 sont sous-estimées car les pluviomètres ont débordé.

Tracé des isohyètes des 29 et 30 septembre 1958 (d’après Fontaine P. et Portela C.)

Carte des cumuls sur 2 jours les 29 et 30 septembre 1958

A consulter :

- "Causes météorologiques des grandes crues cévenoles du début de l’automne 1958"par Fontaine P. et Portela C., Note d’Information technique de la Direction de la Météorologie Nationale, 1959. 20 pages.

- "Note sur les pluies catastrophiques de ce siècle à Alès et dans notre département" par Schenck André, Secrétaire Général-Trésorier, Fondateur de la SOCIETE METEOROLOGIQUE ET CLIMATOLOGIQUE DU GARD ET DES CEVENNES", 1958.


"Les années passent ... et la Gardonnade revient"