26 octobre 1915

Fantastique chute de pluie sur Perpignan


La hauteur d’eau recueillie ce jour-là dépasse 400 mm !

1915_10_26

Du 24 au 26 octobre 1915, on enregistre à l’Observatoire de Perpignan, une pluie de :
- 464 mm en 59 heures ;
- dont 435 mm en 24 h ;
- 350,6 mm en 12 h, le 26 entre 6 et 18 h ;
- 290,6 mm en 9 h ;
- 117,6 mm en 3 h.

Dans le bassin de l’Agly, cette pluie des 25 et 26 apporte 108 mm à Sournia, 171 mm à Maury, 192,5 mm à Estagel, 88 mm à Salces.

Au phare du cap Béar (Port-Vendres) on enregistre 287 mm.

Dans le bassin de la Têt, on constate une inversion très marquée de la pluviosité avec l’altitude : on ne recueille que 30 mm à Villefranche-de-Conflent. La neige commence à 800 m.

Dans le bassin du Tech, même remarque. La neige cependant ne descend pas en dessous de 1300 m. On ne recueille que 9 mm à Saint-Sauveur, près de La Preste, 25 mm à Prats-de-Mollo, 67,5 mm à Céret, 86 mm à Laroque et 151 mm à Banyuls.

Conséquences sur les Pyrénées-Orientales (Source Benech C.) :

"Ce fantastique abat d’eau provoque à Perpignan, une crue de la Basse et du Ganganeil comparable à celle du 24 août 1842 : tous les ponts sont submergés ou se mettent en charge et l’eau atteint 1m30 de hauteur sur le quai Vauban, en face de la Préfecture et dépasse 2m50 au niveau des points bas de rues voisines (rue Vauban, rue St Dominique).

Par contre, la crue de la Têt est très modérée et l’on ne retrouve d’autre inondation notable que sur le Ribéral, à Cerbère."

Autres événements pluvieux remarquables à Perpignan avant cette date :

- 8-9 octobre 1833, qui par vent du sud-est déversa sur Perpignan 202.7 mm. "la Basse s’éleva à la même hauteur qu’en 1771".

- 17 au 18 avril 1840, par vent de sud-est à nord-est : 193 mm. La Basse déborda.

- 17 au 20 octobre 1876 avec 350 mm en 63 h dont 115,6 mm en 1 h 30. L’épisode toucha une grande partie du département : le pont du Sègre à Bourg-Madame fut emporté.

A Rivesaltes un pont de chemin de fer à deux arches fut renversé.

Les données disponibles permettent de proposer ce tracé d’isohyètes. Bien sûr, compte tenu de l’incertitude sur les mesures, ce tracé n’a pour but que de montrer la localisation et l’intensité probable de l’épisode.

Carte des cumuls sur 2 jours les 25 et 26 octobre 1915