Sur le relief du centre Bretagne, il est tombé entre 100 et 140 mm entre le 25 décembre 1924 et le 3 janvier 1925 (dont 50 à 60 mm les 2 et 3 janvier). Il est à noter qu’on disposait de bien peu de points de mesure à l’époque.

Dans les numéros du 3 au 8 janvier de " Ouest-Eclair " nous avons relevé les titres et les relations suivantes :

Morlaix :

" Le Jarlot et le Queffleuth inondent certains quartiers de la ville : nous signalons depuis quelques jours les progrès inquiétants opérés par les deux rivières de Morlaix.

A la suite de pluies torrentielles et incessantes, l’eau continuait à descendre des hauteurs environnantes, la marée et le vent s’associaient pour refouler vers la ville ce trop plein inévitable.

Depuis 19 h le samedi 3, inondation place des Halles ; à partir de 22h30 les commerçants de la rue de Brest devaient s’occuper de l’évacuation de leurs marchandises.

La place Thiers, la place Emile Souvestre, la rue Carnot, la rue de l’Aiguillon sont envahies par les eaux et les maisons du Mar’Hallac’h sont même atteintes. [....] Les marchandises sont rendues inutilisables. "

" Après la tourmente. [....] Le travail d’évacuation de l’eau et du sauvetage des denrées et marchandises de toutes sortes s’achève non sans peine."

Châteaulin :

" Le canal de Nantes à Brest a débordé et les eaux ont envahi les caves et les rez-de-chaussée. Depuis 1883, on n’avait pas vu semblable inondation. "

Quimper :

" Voilà huit jours que la pluie ne cesse de tomber sur la région quimpéroise [...]. Les minoteries sont envahies avec 1,50 m d’eau dans les moulins [...] "

" Les Ponts-et-Chaussées ont établi une passerelle de fortune pour permettre aux voyageurs de se rendre à la gare et d’en sortir ".

Quimperlé :

" Sur le quai Brizeux on pouvait compter au moins un mètre d’eau de plus que la veille. Elle arrivait à la hauteur des portails [...]. Tous les rez-de-chaussée sont noyés [...]. L ’eau ne trouvant plus de passage sous le pont du Moulin de la Ville [...] se déverse sur une partie de la place Nationale. Le même fait se produit au pont Isole et cette rue [...] ainsi que la Place Hervo sont inondées [...]. Tous les rez-de-chaussée de la rue Isole sont submergés [....]. Tous le quartier de Lovignan est entouré d’eau [...]. Un appentis attenant à la maison Coïc est enlevé par les eaux [...]. L’eau pénètre dans toutes les caves des habitations et atteint dans certaines, une hauteur de 1 m à 1,50 m [...]. Les pertes de nos sinistrés sont considérables [...] "

Pontivy :

" Crue subite du Blavet dont l’étiage normal a été en 24h dépassé de deux mètres. Pareil cataclysme ne s’était pas vu dans notre région depuis la nuit tragique du 31 décembre 1878 au 1er janvier 1879. Les dégâts matériels sont énormes. Quai de Niemen complètement envahi, quai du Couvent en partie, Tréleau submergé. Le dernier rempart protégeant l’hôpital vient de s’effondrer sur plus de quarante mètres, hôpital, jardins, sous-sols, envahis par les eaux jusqu’à hauteur du niveau du fleuve. "

Les données disponibles permettent de proposer un tracé d’isohyètes. Bien sûr, compte tenu de l’incertitude sur les mesures, ce tracé n’a pour but que de montrer la localisation et l’intensité probable de l’épisode.