26 juin 1994

Inondations près de Cannes et Grasse


Dans l’après-midi du 26 juin 1994, un système orageux violent se produit sur le Var, les Alpes-de-Haute-Provence. Il reste stationnaire et affecte pendant au moins 2 heures le sud-ouest des Alpes-Maritimes.

1994_06_26

Les cumuls de précipitations atteignent 200 mm. La zone la plus touchée englobe les communes de Cannes, Grasse, Saint-Vallier-de-Thiey, Saint-Cézaire.

Gros titre de Nice-Matin

Les rues de plusieurs communes sont noyées sous plus d’un mètre d’eau. Un torrent boueux emporte les voitures, arrache les arbres, s’engouffre dans les maisons.La Frayère, un affluent de la Siagne, se transforme en un torrent bouillonnant et sort de son lit.

A Saint-Vallier-de-Thiey, à 14 heures, il fait noir. Il tombe des grêlons gros comme des œufs de pigeon. 400 personnes sont évacuées, 250 relogées.

Gros titre de Nice-Matin

Cet épisode est intéressant à plus d’un titre, notamment parce qu’il s’est produit en dehors de la traditionnelle période automnale, fortement pluvieuse sur les régions méditerranéennes. D’autre part, il a touché l’extrême est de la région Paca , région que l’on pouvait croire moins concernée par ce type de phénomène.

Intensités remarquables sur les Alpes-Maritimes
La station automatique de Saint-Cézaire/Siagne relèvera 117,6 mm dont :
- 57,4 mm en 1/2 h,
- 85,2 mm en 1 h.

Remarquons que ce 26 juin 1994, on retrouve le même type de structure observé lors des catastrophes de Nîmes, de Vaison-la-Romaine, de Puisserguier ou sur la Corse à la Toussaint 1993.


L’épisode du 26 juin 1994 vu par le radar de Nîmes

Bien que la zone soit en limite de portée du radar de Nîmes, situé à 200 km, on observe au plus fort de l’épisode, des réflectivités radar très intenses.

Ci-dessous les images radar les plus pertinentes de l’épisode à 13 h 30, 14 h 00, 14 h 30 et 15 h 00 UTC. Les zones en jaune/orangé correspondent aux plus fortes réflectivités radar, donc aux zones de précipitations les plus intenses.

Une grosse cellule s’est formée au niveau des collines des Alpilles vers 09 h 30 UTC et a traversé très rapidement, entre 10 h 15 et 11 UTC le nord des Bouches-du-Rhône, le département de Vaucluse et la Drôme.

A 09 h 50 UTC, les échos radar atteignaient déjà une réflectivité correspondant à une intensité pluviométrique équivalente de 65 mm/h. La cellule, animée d’un rapide mouvement vers le nord (sa vitesse moyenne est de 120 km/h), atteint aux environs de Visan (Vaucluse), une intensité pluvieuse équivalente de 155 mm/h. A son passage on a relevé des rafales de 25 m/s (90 km/h). A Châteaurenard, dans le nord des Bouches-du-Rhône, un toit de tribunes de stade a été arraché. Le passage de cette cellule à Carpentras, Orange et Montélimar s’est accompagné d’une chute de pression temporaire de l’ordre de 2 hPa (1.4 hPa en 6 mn à 10 h 06 UTC à Carpentras), puis d’un refroidissement d’environ 1.3°C.

- L’animation (ci-dessous) des images radar du 26 juin 1994 de 10 h à 15 h 30 UTC, toutes les 1/2 h, permet de retracer la chronologie de l’épisode.


L’épisode du 26 juin 1994 vu par le satellite

En imagerie satellite dans le canal infrarouge, les zones les plus claires indiquent les sommets nuageux les plus froids, donc les plus élevés (amas de cumulonimbus). Les images satellite ci-dessous à 14 h 00, 14 h 30 et 15 h00 UTC révèlent une structure en " V " de petite échelle, bien visible.


- L’animation (ci-dessous) des images satellites dans le canal infrarouge, du 26 juin 1994 de 10 h à 15 h 30 UTC, toutes les 1/2 h, permet de retracer la chronologie de l’épisode.


Carte des cumuls sur 1 jour sur les Alpes-Maritimes le 26 juin 1994