20 septembre 1982

Intensité record sur Montélimar


Montélimar : soleil, mistral ou nougat ?...Rien de tout cela le 20 septembre 1982 où un orage d’une intensité extraordinaire se produit.

1982_09_20

L’intensité pluvieuse mesurée ce jour-là à la station météorologique de Montélimar est un record de France.
84 mm sont tombés en seulement 1/4 d’heure !

Vers 15 h 30, premiers coups de tonnerre issus de cieux lourds de menace.

Une ou deux gouttes tout au plus, mais vers 16 h 20, un rideau noir relie ciel et terre.

En quelques minutes, champs, routes, caves sont inondés.

Ce premier orage, au niveau de l’aéroport, durera exactement une heure et 25 minutes, avec 114 mm.

Plus tard en soirée, tonnerre, orages et trombes d’eau reprennent leur concert et le bilan total du lendemain matin sera de 205 mm.

A Saulce-sur-Rhône, le cumul est de 240 mm.

A Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche), il atteint 261 mm.

Plus encore que toute ces valeurs, c’est surtout l’intensité particulièrement violente des premières minutes de l’averse qui stupéfie Jean Falguière, en poste d’observateur à la station météorologique de Montélimar ce jour-là.

"Une véritable douche", dit-il.

Intensités remarquables :
Elles sont dignes d’un climat tropical !
A la station météorologique de Montélimar on relèvera 205 mm dont :
- 36,4 mm puis 31.8 mm en 6 min,
- 84 mm en 1/4 h,
- 100 mm en 1/2 h,
- 109,8 mm en 1 h,
- 143 mm en 6 h.

Cette intensité est record en France métropolitaine, même si nous savons que cela ne tient qu’au nombre encore très limité dans le temps et l’espace des mesures d’intensité pluviométriques.

Des valeurs qui font exploser toute tentative de leur attribuer une durée de retour par méthode statistique... Au regard de l’évènement pluviométrique exceptionnel, les dégâts sont relativement peu importants.

Ainsi dans le périmètre le plus touché (Montélimar - Loriol - Crest), on ne note finalement et fort heureusement que des conséquences "classiques" : routes coupées, caves inondées, récoltes noyées, lotissements envahis par les eaux, avec un retour à la normale assez rapide, 48 heures plus tard environ.

Une sorte de contre-exemple, qui prouve par contre une règle souvent difficile à expliquer : il n’y a pas toujours concordance entre la gravité de l’évènement météorologique et celle de ses conséquences.

Cet épisode s’inscrit dans une période orageuse qui a touché la France entre le 18 et le 20 septembre 1982.
Dans l’après-midi du 20, le département des Ardennes et le sud de la Belgique ont connu de violents orages accompagnés de trombes et de chutes de grêle.

A télécharger l’étude de ces phénomènes :
"Trombes et chutes de grêle du 20 septembre 1982 sur les Ardennes."
par G. Caniaux.

Note technique n°8 de la Direction de la météorologie,
(décembre 1984, 29 pages, 27 Mo).

Carte des cumuls sur 1 jour sur la vallée du Rhône le 20 septembre 1982