L’inventaire chronologique

C’est la méthode retenue ici. Elle permet essentiellement de répondre à la question : "quel risque sur une zone ?" en faisant un recensement des événements le plus exhaustif possible.
Les résultats principaux sont les fréquences des cas observés dans un passé suffisamment long pour réaliser des statistiques.

Cette approche pragmatique n’est toutefois pas exempte de défauts, dont les principaux sont résumés ci-dessous :

Les situations masquées

La majorité des relevés vient d’observateurs manuels ne relevant leur pluviomètre qu’une fois par jour, en début de matinée. Ainsi, la journée climatologique est définie entre le matin à 6 heures UTC et le lendemain matin à la même heure. Ce découpage artificiel (mais il faut bien donner une consigne de relevé) masque, en n’étudiant que les chiffres quotidiens, de nombreux épisodes majeurs.

Exemple : de très fortes précipitations commencent le 25 août à 2 heures du matin, avec 75 mm jusqu’à 8 heures puis 125 mm entre 8 heures et 14 heures. Dans ce cas les données quotidiennes seront les suivantes : 75 mm le 24 août et 125 mm le 25 août. Pourtant, il est tombé 200 mm en 12 heures !

Les mesures ponctuelles

Pour des problèmes évidents de coût, on ne peut raisonnablement installer un pluviomètre tous les 500 mètres, donc tout n’est pas mesurable ! De plus, un certain nombre de mesures existantes ne sont pas intégrées dans les bases de données de Météo-France. Même si la densité du réseau est aujourd’hui plus forte, certains évènements orageux échappent encore à toute mesure quantitative exacte en tombant entre deux points de mesure.

L’utilisation des techniques d’estimation des lames d’eau par radar depuis la fin des années 90 est une voie prometteuse pour l’avenir, et les premiers résultats sont là pour le confirmer, à condition de disposer d’un nombre suffisant de radars pluviométriques, qui n’ont qu’une portée hydrologique de 80 à 100 km de rayon au mieux. Le cas (rare) de la neige venant se mélanger ou se substituer à de très fortes pluies peut être aussi une source de sous-estimation, car la mesure de son équivalent en eau dans les pluviomètres est quasi impossible pour les trop fortes intensités.

La méconnaissance des intensités

Les conséquences hydrologiques des pluies diluviennes sont souvent dépendantes des intensités relevées à des pas de temps plus fins que la journée. L’historique de l’archivage de ces données dites pluviographiques n’est que trop récent (au mieux dans les années 1970 pour les sites professionnels de Météo-France, à la fin des années 1990 pour les réseaux automatisés) pour les prendre en compte dans cet inventaire.