Mars 1930

Le Sud-Ouest ravagé par les inondations


Garonne, Tarn et leurs affluents connaissent des niveaux historiques et causent inondations catastrophiques sur de nombreux départements avec plusieurs centaines de victimes.

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De fortes pluies, débutant le 28 février pour ne s’arrêter que vers midi le 3 mars provoquèrent une crue historique des cours d’eau du sud-ouest de la France. L’intensité exceptionnelle des inondations est étroitement liée à la date de l’épisode pluvieux déclencheur, à la fin de l’hiver, impliquant un état de saturation avancé des sols impactés et la fonte d’un important manteau neigeux


Cet événement a provoqué plus de 200 victimes.
Source : "Les événements naturels dommageables en France et dans le monde en 2007"
, pages 32 à 41.

Voir un clip vidéo de l’événement sur le site de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel)

L’Agout, le Tarn et leurs affluents furent les principaux responsables de la catastrophe, ils détruisirent 3 000 maisons et 9 grands ponts.

À Saint-Sulpice-La-Pointe dans le Tarn, la crue a atteint 19m50 (données actualisées de la DREAL), record Européen de hauteur de crue, emportant le tablier du pont suspendu sur l’Agout.

À Rabastens, la crue du Tarn atteignît 18 mètres. Dans la nuit du 3 au 4 mars 1930, des milliers de personnes dans les campagnes et dans les villes se réfugièrent sur les toits de leurs maisons inondées.

La Garonne, recevant en aval le formidable afflux d’eau drainé par le Tarn, sortit de son lit et se déversa sur la plaine tout au long de son cours jusqu’à Bordeaux. La ville d’Agen a particulièrement souffert de cette montée des eaux. La quasi-totalité de la cité a été submergée et 5 victimes de l’inondation ont été recensées.

Au total, l’inondation a fait au moins 230 victimes, principalement situées le long du Tarn après sa confluence avec l’Agout, faisant de cette inondation la plus meurtrière en France au XXe siècle après la rupture du barrage de Malpasset en décembre 1959. Ce nombre important de décès est notamment lié à la fragilité du bâti traditionnel dans cette partie de la Garonne : des maisons en briques crues, particulièrement sensible et fragiles en cas de submersion prolongée. La commune de Moissac paye le plus lourd tribut humain avec 130 victimes recensées sur son territoire, en raison notamment de la rupture soudaine du remblai ferré et des digues protégeant la cité le soir du 3 mars 1930.

Le petit village de Reyniès, proche de Montauban, a été en presque totalité détruit (seules l’église et la maison du maire sont demeurées debout), causant la mort de 20 personnes.

Pour en savoir plus, Monographie de l’inondation de mars 1930, Chapitre III de la thèse de M. Boudou

À lire sur cet événement l’article de Guy Blanchet, extrait de la lettre n°17 de la SMF(Société météorologique de France) parue en mars 2010 dont est extraite cette photo de la voie ferrée reliant Montauban et Moissac.

À lire également sur cet événement, le livre du célèbre hydrologue Maurice Pardé : "Les inondations de mars 1930 dans le sud et le sud-ouest de la France", publié en 1930 par l’Institut de géographie de la faculté des lettres de Toulouse.