Situé à l’est des Ecrins, le Queyras bénéficie d’un régime "sous le vent", à l’abri du courant d’ouest. Ainsi, les perturbations atlantiques l’épargnent souvent.
En revanche, une à deux fois par an, le phénomène de "retour d’est" peut amener de grandes quantités de pluie ou neige, particulièrement sur le secteur du Haut-Guil et du Viso, il peut alors y tomber plus d’un mètre de neige en 24 h.
Le Queyras a un climat très ensoleillé, peu arrosé. La pluviométrie est faible pour un massif alpin : les précipitations y sont de l’ordre de 700 à 800 mm d’eau sur l’année. Ceci est dû au fait que les massifs montagneux des Ecrins et du Pelvoux font écran aux perturbations d’origine atlantique, de sorte qu’elles n’apportent que peu ou pas de précipitations sur le Queyras.
et de de la Durance, le Queyras recueille en moyenne moins de 800 mm par an. |
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L’importance des pluies ou des chutes de neige varie selon l’occurrence d’une situation météorologique particulière appelée "retour d’est", qui amène en peu de jours des précipitations importantes principalement sur la chaîne frontalière.
C’est lors d’épisodes pluvieux et/ou neigeux par "retour d’est" que les pluies les plus abondantes sont observées sur le Queyras.
Ils se produisent lorsqu’une dépression se creuse sur le golfe de Gênes avec un centre généralement situé sur la zone Corse et Sardaigne. Ces retours d’est surviennent à l’arrière d’un passage perturbé qui a traversé les Alpes puis s’est enfoncée en Méditerranée.
Les masses d’air se chargent d’humidité sur leur parcours maritime. Elles viennent buter sur le relief abrupt du Piémont italien, transportées par des vents de sud-est à est fort dans les basses couches. Elles déversent alors leurs précipitations en débordant la crête frontalière pour arroser les massifs proches de l’Italie. La zone touchée est souvent très restreinte, parfois juste le secteur du Haut-Guil-Viso et les précipitations restent cantonnées à l’est de la vallée de la Durance.
Ainsi, Abriès, Ristolas et les pentes du mont Viso peuvent recueillir un ou deux mètres de neige en deux jours (mars 1993, mars 2007), voire plus de trois mètres comme en 1978 et en décembre 2008, ou des cumuls voisins de 300 mm de pluie comme en juin 1957 et mai 2008. Sur le centre du Queyras, les chutes sont déjà moindres, et Ceillac, à l’ouest, recueille à peine la moitié de ce qui tombe à Abriès.
Abriès en décembre 2008 : où est la voiture ? (Photo : Mairie d’Abriès) |
Valpreveyre après l’avalanche en décembre 2008 (Photo RTM 05). |
Les retours d’est ont une fréquence qui ne dépasse guère une à deux fois par an. Lorsque ce phénomène survient en dehors de la période hivernale, il peut être accompagné de crues catastrophiques provoquant de nombreux dégâts. Les exemples de juin 1957 où il était associé à une fonte nivale importante ou bien plus près de nous, les crues de juin et octobre 2000 illustrent les colères du Guil.
Durant l’hiver, la survenue d’un retour d’est constitue généralement le pic d’enneigement. Les situations neigeuses de référence sont l’épisode du retour d’est du 11 au 16 janvier 1978 et plus récemment celui du 14 au 16 décembre 2008. Durant cet épisode, l’est du Queyras a connu une activité avalancheuse exceptionnelle avec des voies de communication coupées, des bâtiments et des infrastructures touchés (lignes électriques et téléphoniques, remontées mécaniques).