10 ans avant la crue exceptionnelle de décembre 2003, le Rhône a enregistré 4 fois en environ 3 ans (octobre 1993, janvier et novembre 1994, novembre 1996), dans sa partie aval, un débit remarquable - de l’ordre de 10 000 m3/s - à Beaucaire (Gard).
il faut imaginer un mur d’eau : de 1 mètre d’épaisseur de 20 mètres de hauteur, et de 500 mètres de longueur et ce, chaque seconde ! |
Typologie des crues du Rhône :
Les hydrologues ont coutume de classer les crues du Rhône en 4 catégories selon la typologie des épisodes pluvieux qui les provoquent :
océaniques, où les pluies à l’origine de la crue touchent principalement le Rhône amont : cas de février 1990 ;
cévenoles, avec un rôle prépondérant des affluents méditerranéens tels l’Ardèche, la Cèze ou les Gardons : cas de novembre 1996 ou de septembre 2002 ;
méditerranéennes extensives, où les pluies touchent le Rhône aval, à la fois sur les versants cévenols mais aussi sur d’autres rivières méditerranéennes telles la Durance, la Drôme, l’Ouvèze… : cas de novembre 1994 ou de décembre 2003 ;
généralisées, où les pluies affectent la globalité du bassin du Rhône et sont issues de l’enchaînement de plusieurs épisodes pluvieux océaniques et méditerranéens : cas d’octobre 1993 ou de janvier 1994 et novembre 2002.
Le bassin versant du Rhône a une surface de 95 000 km2 (soit 1/5 du territoire français) dont 4500 km2 pour celui des Gardons et de l’Ardèche et plus de 14000 km2 pour celui de la Durance.
Pendant les crues de 1993/94, le volume d’eau ayant transité à Beaucaire en 11 jours (6-16/10/1993 et 6-16/01/1994) a dépassé chaque fois 6 milliards de m3 !
A titre de comparaison, le débit moyen du Rhône à Beaucaire est de 1 700 m3/s.