Typologie des précipitations

Les cartographies présentées sur ce site montrent bien la grande variété dans la typologie des situations.

Sans entreprendre de classification fine de ces épisodes, on peut cependant les regrouper en 3 grandes catégories :

- Les épisodes de grande ampleur géographique, qui concernent un à plusieurs départements, avec des précipitations abondantes, le plus souvent de longue durée (pouvant atteindre plusieurs jours), mais sans intensité remarquable. Les cumuls peuvent s’avérer importants, et dépasser localement 100 mm en 1 ou 2 jours. La durée joue ici un rôle prépondérant. L’effet orographique entre fréquemment en ligne de compte dans ce type d’événement, où augmentation de durée et renforcement d’intensité se trouvent conjugués.

Ces épisodes se rencontrent le plus souvent durant l’automne et l’hiver, lors du passage des profondes dépressions en provenance de l’Atlantique qui balaient le territoire à un rythme parfois soutenu. Leur ampleur atteint son maximum sur les reliefs les plus conséquents (Vosges, Morvan, Ardennes), et se révèle souvent remarquable sur la Bretagne et les collines normandes, très exposées à ce type de perturbations. Les inondations de janvier 1995 sur l’ouest de la France et sur le bassin de la Meuse en sont une parfaite illustration.

Il convient également de noter que ces épisodes sont souvent à l’origine des fortes crues des grands cours d’eau du nord de la France (Seine, Marne, Oise, Meuse, Moselle…), et des sévères inondations observées sur les régions maritimes (Bretagne, bassins côtiers normands et picards…).

L’examen des crues historiques de ces cours d’eau met néanmoins en lumière un aspect des précipitations qui n’est pas abordé dans ce site, à savoir la persistance sur de longues périodes d’un temps très pluvieux, mais ne présentant aucun caractère exceptionnel à l’échelle de 1 ou 2 jours.

Ceci explique la relation beaucoup plus complexe que sur les régions méditerranéennes qui prévaut sur les grandes plaines du nord du pays entre les phénomènes pluvieux remarquables tels qu’il sont répertoriés ici, et les inondations catastrophiques qui peuvent y être observées.

- Les épisodes de grande ampleur géographique, qui concernent un à plusieurs départements, avec de très fortes intensités. De durée généralement limitée à quelques heures, ils sont susceptibles de déverser des quantités très importantes de pluie, mais avec une forte variabilité spatiale.

Souvent liés à des perturbations orageuses très actives, il est parfois possible d’identifier des noyaux très intenses à de grandes distances les uns des autres, avec des décalages dans le temps pouvant dépasser la journée entre l’ouest et l’est du pays.

Aucune région n’est à l’abri de ce type d’épisode, même si les quantités maximales de pluie qui peuvent être recueillies à cette occasion tendent à diminuer sensiblement du sud de la France aux frontières du nord.

Les hauteurs d’eau correspondantes supérieures à 100 mm en 24 heures demeurent en effet l’exception sur les régions étudiées. Elles n’en demeurent pas moins sources de dégâts locaux parfois considérables, ou de crues subites sur les réseaux hydrographiques secondaires.

- Les orages localisés peuvent, sur de courts laps de temps et sur un périmètre limité, déverser d’énormes quantités d’eau.

De durée généralement inférieure à une ou deux heures, ils se caractérisent par des intensités record sur des pas de temps très courts.

Cependant, les températures moins élevées en période estivale et la modestie des reliefs sur le nord de la France limitent le plus souvent le caractère dévastateur qu’ils peuvent revêtir sur le sud et le sud-est du territoire français métropolitain.

Les cumuls de pluies associés ne franchissent qu’exceptionnellement le seuil des 100 mm sur la durée totale de l’orage sur le nord de la France.

Les records en 24 heures augmentent considérablement sur le Sud, pouvant dépasser les 600 mm en 24 heures sur les régions méditerranéennes.

Pour fixer les idées, la durée de retour de tels phénomènes dépasse largement les 100 ans. Il n’en est pas moins vrai que quelques événements de ce type ont pu être identifiés.


Voir une sélection d’épisodes
de grande ampleur géographique
Voir une sélection d’épisodes
de grande ampleur
avec de fortes intensités
Voir une sélection d’orages isolés
Décembre 2003 sur le Rhône
Janvier 1995 sur la Meuse
Janvier 1995 sur la Bretagne
Décembre 1981 dans le Sud-Ouest
4 au 7 juillet 2001 sur la France
22 septembre 1992 : catastrophe de Vaison la Romaine
15 juillet 1958 : sur le centre de la France
4 août 1997 : orage de Magny-en-Vexin
5 août 1989 : déluge sur Narbonne
3 octobre 1988 : catastrophe de Nîmes
31 mai 1982 : sur Bordeaux

Voir les records de précipitations en 1 jour sur les régions méditerranéennes de la France
Voir l’équivalence entre des millimètres de pluie et les volumes d’eau précipités