Le bilan est très lourd : le 5 février, on déplore 13 morts en France. Les dégâts matériels sont énormes.

L’épisode pluvieux a touché l’ensemble des régions s’étendant du Massif Central aux Pyrénées.

Durant les 2 premiers jours, seul le sud-est du Massif Central est touché, dès le 28. Le 29 les cumuls avoisinent les 100 mm sur le nord du Gard (zone frontalière entre l’Ardèche et la Lozère).

Dans un second temps, les 30 et 31, les pluies se concentrent au voisinage des Pyrénées. Le maximum des cumuls de pluie enregistrés au cours de ces 36 heures sur les départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales est généralement de 100 à 150 mm.

Mais c’est le phénomène de neige collante qui accompagne cet épisode qui causera le plus de dégâts.

La carte ci-dessous présente la valeur maximale de neige au sol observée lors de cet épisode.	Source : "Neige en plaine sur la France méditerranéenne - 1971-2006".

C’est l’un des épisodes neigeux majeurs qu’ait connu le Roussillon, avec :

 une très grande extension spatiale,
 des hauteurs de neige importantes tant sur les massifs (plus de 2 mètres sont tombés sur le Canigou et le Carlit, plus de 1m50 sur les Hautes-Corbières) qu’à des altitudes plus modestes : 40 cm au Boulou (alt. : 88m),
 et une neige collante dont la masse volumique a voisiné les 100 à 200 kg/m³.

Dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, des centaines de milliers d’habitants ont été privés d’électricité.

Effondrement de nombreuses toitures. Destructions de serres. Des milliers d’automobilistes bloqués sur les routes.

Une avalanche a Porté (66) a enseveli des chalets et provoqué 2 victimes. Le froid a également causé 2 victimes.

Voir l’événement décrit dans un article de la revue LA METEOROLOGIE n°21 de février 1988

Autre phénomène remarquable : le vent qui a soufflé, d’abord, de secteur est à sud-est les 28 et 29 sur le sud-est du pays (30 à 55 km/h) puis s’est renforcé brusquement du 30 au soir au 1^er au matin, de la Côte d’Azur aux Alpes-de-Haute-Provence (secteurs de Moustiers/Digne et Seyne-les-Alpes).

Les stations météorologiques du littoral ont enregistré des pointes maximales de 140 à 155 km/h de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) à Saint-Raphaël (Var).
Sur l’intérieur, les rafales ont atteint 104 km/h à Gréoux (Alpes-de-Haute-Provence) mais d’après l’ampleur des dégâts constatés, on estime que le vent a probablement atteint 120 à 130 km/h avec des phénomènes tourbillonnaires très localisés.

Les dégâts dus au vent sont considérables : toitures et cheminées emportées, arbres déracinés, câbles électriques et téléphoniques sectionnés.

Dans les ports de plaisance, des voiliers projetés les uns contre les autres ont été endommagés. A La Ciotat, la mer est passée par dessus la digue.
Sur les Alpes-de-Haute-Provence, la région de Seyne-les-Alpes a été dévastée.

Lire l’article extrait des Annales Climatologiques du département des Pyrénées-Orientales de 1986 (document PDF).

Sur le Roussillon, cet événement n’est pas sans rappeler celui de janvier 1981.