Le climat guyanais

Image satellite du 15 mai 2008 à 15h (composition colorée, couleurs artificielles)

 
 

 

Située entre 2°Nord et 6°Nord, la Guyane connaît un climat de type équatorial.

Cette position proche de l’équateur (et sa façade océanique) confère à la Guyane une bonne stabilité climatique.

Ainsi, on observe une grande régularité des vents et des températures qui varient faiblement au cours de l’année.

Seules les précipitations (ainsi que l’ensoleillement) montrent des variations annuelles conséquentes, c’est donc principalement le paramètre pluie qui détermine le rythme des saisons guyanaises.

Le cycle des pluies est lui-même intimement lié aux mouvements de la ZCIT, Zone de Convergence InterTropicale, appelée couramment ZIC en Guyane et aux Antilles.

 

 

 

 

 

 

 

 

Graphique issu du site internet Coastal Service Center de la NOAA (Etats-Unis)


 
Absence de cyclone sur la Guyane

L’absence de cyclone résulte de la faiblesse de la force de Coriolis au niveau des régions équatoriales (entre 5°Nord et 5°Sud de latitude).

La force de Coriolis est essentielle à la formation des phénomènes cycloniques.

Ces derniers circulent à l’écart de la Guyane : le schéma ci-contre montre la superposition de toutes les trajectoires des cyclones proches de la Guyane entre 1971 et 2000. Ces phénomènes se déplacent globalement vers l’ouest à nord-ouest.

A noter que le passage d’un cyclone au nord de la Guyane peut engendrer des effets indirects tels que le renforcement de l’instabilité,donnant de fortes précipitations ou des orages intenses sur la Guyane.

 

 

 

 

 

Pression niveau mer, moyennes 1999/2008 (en hectopascals, équivalent du millibar)

Les anticyclones maritimes permanents

L’anticyclone des Açores situé dans l’Atlantique nord dirige vers la zone équatoriale des vents de nord-est, alors que dans l’Atlantique sud, l’anticyclone de Sainte-Hélène dirige des vents de sud-est. Ces alizés se chargent d’humidité tout au long de leur parcours maritime.

La rencontre de ces vents s’effectue au sein d’une zone dépressionnaire (pression moyenne 1012 hPa) : la Zone Intertropicale de Convergence (ZIC). On y observe fréquemment des cumulonimbus, nuages à fort développement vertical donnant des orages et de fortes précipitations.

Au dessus de l’Atlantique équatorial, les courants aériens vont généralement d’Est en Ouest (vers la Guyane).

 

 

 

 

A quoi ressemble la ZIC ?

- en instantané, au jour le jour, les images provenant des satellites montrent des masses nuageuses discontinues et une activité souvent très changeante, aussi bien en intensité qu’en localisation (latitude-longitude).

1 : amas convectifs de grande dimension 3 : nuages stratiformes faiblement pluvieux ou inactifs
2 : population de nuages convectifs (cumulonimbus) 4 : intervalles de ciels peu nuageux ou dégagés

- sur des périodes plus longues, aux échelles de temps climatologiques (mois), les pluies de la ZIC présentent au contraire une structure relativement continue, exemples ci-dessous des moyennes en mars et en octobre près de la Guyane :

On remarque qu’en mars, les pluies sont au sud de la Guyane, alors qu’en octobre elles se produisent au nord : il s’agit du lent balancement saisonnier de la ZIC.

En effet, la ZIC n’est pas immobile, elle suit la position apparente du soleil avec un retard moyen de 10 à 12 semaines. Les anticyclones maritimes suivent cette même oscillation annuelle. Près de la Guyane, la position la plus au sud est atteinte vers le mois de mars, et la position la plus au nord vers le mois d’octobre (schémas d’après les résultats du programme TRMM de détection des pluies tropicales par satellite, période 1998/2007). Ces lents mouvements de la ZIC rythment les saisons en Guyane.

 

 

Evolution annuelle des pluies

                         

                                         1                         2                         3                                                  4

 

Les lents mouvements nord-sud de la ZIC par rapport à la Guyane déterminent 4 saisons. Les dates de début et fin varient fréquemment selon les années, ainsi que l’activité pluvieuse à l’intérieur même des saisons.

1 - ’Petite saison des pluies’

De la fin novembre à mi-février

La ZIC se rapproche et passe une première fois sur la Guyane. Dans sa descente vers le sud, la ZIC aborde franchement notre département vers la mi-décembre. Auparavant, les prémices se font sentir pendant un petit mois, où quelques franges sud se détachent de la ZIC et abordent le littoral, y provoquant des pluies modérées, parfois fortes, mais qui restent brèves et localisées. Le passage du corps de la ZIC se traduit par un ciel entièrement gris, ces quelques journées (plus fréquentes en janvier) apportant des pluies abondantes. L’amplitude des températures faiblit et l’ensoleillement diminue par rapport à la saison sèche.

2 - ’Petit été de mars’

Mi-février à fin mars (période fluctuante d’une année à l’autre)

Cette période de l’année correspond à la position extrême sud de la ZIC qui stationne près de l’équateur, parfois même légèrement au sud, avant d’amorcer son retour vers la Guyane. L’alizé de nord-est se renforce ainsi que l’état de la mer et des périodes ensoleillées de plusieurs jours consécutifs agrémentent le ciel guyanais. Les averses se déclenchent en fin de nuit sur le littoral et plutôt l’après-midi dans l’intérieur des terres. Cependant, des pluies plus conséquentes sont toujours possibles, soit par suite d’une remontée temporaire de la ZIC (ou de sa marge nord) sur la Guyane, soit en relation avec un alizé de nord-est humide et instable.

3 - ’Grande saison des pluies’

Avril à juin

Cette saison voit la remontée de la ZIC qui passe une seconde fois sur la Guyane. Dès la fin du mois de mars, la ZIC aborde le sud de la Guyane et effectue sa remontée graduelle vers ses quartiers nord. Cette remontée est en général plus lente que la descente et s’effectue en avril-mai, voire jusqu’à mi-juin, mai étant le mois le plus pluvieux de l’année en Guyane. La ZIC ondule à proximité de notre département, s’y installant fréquemment. Les précipitations parfois copieuses sous un ciel très sombre, alternent avec des accalmies de quelques jours lorsqu’un soubresaut de la ZIC l’éloigne momentanément de la Guyane, les éclaircies reviennent alors et composent avec de brèves averses plus ou moins intenses.

Le mois de juillet représente la transition vers la saison sèche : la ZIC est en perte d’activité sur le département, même si elle y effectue toujours quelques incursions (généralement sa marge sud). Peu à peu, c’est l’évolution diurne qui prend le pas, se traduisant par le développement d’ondées ou d’orages en cours de journée au dessus des terres.

4 - ’Saison sèche’

Juillet à novembre

La ZIC se positionne au nord de la Guyane. Juillet (parfois aussi la 1ère quinzaine d’août) d’une part, la seconde quinzaine de novembre d’autre part, sont des périodes au cours desquelles les caractères de la saison sèche sont absents ou atténués. Dès juillet, le ciel guyanais retrouve de franches périodes ensoleillées, qui constituent cependant un élément moteur pour les averses orageuses de l’après-midi. La période vraiment sèche s’établit de mi-août à fin octobre, la ZIC étant repoussée loin sur l’océan au large de la Guyane, parfois inexistante. Un alizé de sud-est sec et stable s’installe plus ou moins durablement sur la région. Le temps devient très ensoleillé et chaud, avec une certaine aridité possible en bord de mer, alors que les journées dans l’arrière-pays sont émaillées d’ondées isolées, quelquefois d’orages intenses (après-midi, soirée). C’est l’époque des cyclones sur l’arc antillais et sur l’ensemble du bassin Atlantique-Caraïbes.

 

 

Répartition mensuelle des pluies

Sur ce graphique, on reconnaît les différentes saisons :

1 - premier passage de la ZIC en décembre et janvier

2 - le répit relatif qui s’intercale en février-mars (petit été de mars)

3 - second passage de la ZIC, plus important, en avril-mai-juin

4 - la saison sèche centrée sur les mois de septembre et octobre

On remarque également l’amplitude saisonnière plus faible pour Maripasoula (en jaune) : les saisons sont moins contrastées dans l’intérieur de la Guyane et les transitions plus progressives.