1964 Giselle

Du 27 février au 1er Mars 1964

Le passage de ce cyclone à proximité de La Réunion a engendré sur l’île des pluies très importantes, notamment dans les hauts.

Trajectoire de Giselle

Formation et évolution

Les 22 et 23 février, une perturbation se développe à l’intérieur de la Zone de Convergence Intertropicale au sud des Chagos. Elle se décale rapidement vers l’ouest. Le 24, elle s’intensifie et établit à 500 km au nord-est des Cargados un régime de circulation fermée qui donne naissance à la tempête tropicale GISELLE. Elle se dirige vers le sud-ouest à une vitesse de 20 à 25 km/h. Le 25, elle passe dans l’est de Saint-Brandon, tout en se creusant.

Les 26 et 27, GISELLE devient cyclone. Son déplacement vers le sud-ouest est lent (8 km/h). A 300 km du centre, des vents assez forts sont enregistrés sur l’île de Tromelin. La Réunion observe des vents irréguliers, mais modérés, de secteur est.

Le 28, dans la nuit, GISELLE se rapproche de La Réunion. Le courant d’est-sud-est se renforce. Les stations de Saint-Pierre et Gillot observent des rafales de 80 à 90 km/h. En même temps la pression baisse et les précipitations s’intensifient. Vers 9h locale, Gillot enregistre les plus fortes rafales (115 km/h), tandis que Saint-Pierre les enregistre vers 11h et 12h (122 km/h).

À 12h, une dislocation des masses nuageuses est visible dans le nord-ouest de Saint-Denis. Le vent faiblit et les précipitations cessent presque totalement. GISELLE se trouve alors au plus près, à environ 20 km des côtes nord-ouest réunionnaises.

Après 13h, les vents passent au secteur nord-est sur tout le nord de l’île. Ils se renforcent particulièrement au Port de la Pointe des Galets où ils atteignent en rafales des vitesses de 180 km/h. Les précipitations redoublent alors d’intensité, tandis que sur le Sud, vent et averses s’atténuent par effet orographique au cours de l’après-midi.

À partir de 19h, la hausse de pression est franche et continue. Le régime des vents s’oriente vers le nord lentement et progressivement, signe que le cyclone s’éloigne vers le sud-ouest.

Le 29 février dans la matinée, les vents faiblissent. Mais les précipitations, très abondantes, continuent sur l’ensemble de l’île jusqu’au 1er mars. Le centre du cyclone se trouve alors à environ 500 km dans le sud-ouest de La Réunion et continue de s’éloigner.


Bilan des dégâts

Les vents forts ont eu une durée relativement longue. Mais si le cyclone GISELLE a causé d’importants dégâts à La Réunion, c’est surtout par ravinement en raison des pluies torrentielles.

Les cultures maraîchères et vivrières, ainsi que le géranium, ont été très endommagés. La canne à sucre par contre n’aura subi qu’un retard de végétation de 20 jours environ.

La houle n’a pas été très forte (inférieure à 6 m), et n’a pas provoqué de dégâts, même quand le centre cyclonique passait à proximité de l’île.


Bilan Climatologique

Les pluies ont été diluviennes, supérieures à 1 000 mm en 3 ou 4 jours sur la plus grande partie de l’île. Les pluies maximales en 24 heures ont été de 1 689 mm à Bélouve, ce qui n’est pas très loin du record mondial de 1 825 mm que l’on enregistrera deux ans plus tard à Foc-Foc lors du passage de DENISE sur La Réunion.

GISELLE restera aussi dans les annales pour l’intensité extrême des pluies relevée ponctuellement le 29 à Cilaos (262 mm en 1h), ce qui constitue toujours un record à La Réunion.

On peut remarquer sur la carte associée à cet épisode pluvieux (voir ci-dessous) l’absence de point de mesure sur les hauteurs du massif du piton de la Fournaise. Cela contribue indéniablement à sous-estimer la lame d’eau moyenne sur La Réunion puisque l’on sait que cette zone est très pluvieuse en pareille circonstance. Des stations comme Foc-Foc ou Commerson, qui seront ouvertes en 1966 et 1968, auraient probablement enregistré des cumuls de l’ordre de 2 000 mm. Avec une lame d’eau moyenne de 754 mm, même un peu sous-estimée, cet épisode figure tout de même parmi le « Top 10 » des plus pluvieux depuis 1960.


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NB :

Cet évènement se situe en dehors de la période d’étude de ce site qui débute en 1965. Les cartes associées ne sont donc pas accessibles à travers le moteur de recherche de la rubrique Cartes pluviométriques.