Février 1998

Deux épisodes pluvio-orageux liés à des zones de convergence concernent la Réunion. Les pluies associées présentent un caractère exceptionnel.

 Épisode du 3 au 5 février 1998

Le même genre de situation synoptique qu’en février 1993 occasionne un épisode de fortes pluies du 3 au 5 février 1998.

Dans le cirque de Salazie, on relève à Mare à Vieille Place :
- 168 mm en 1 h,
- 318 mm en 2 h,
- 422 mm en 3 h,
- 690 mm en 6 h.

À Salazie Village :
- 1041 mm en 12 h,
- 1365 mm en 24 h.

Pour cette dernière station, on enregistre aussi une autre valeur remarquable : un cumul de 30 mm en 6 minutes, soit une intensité de 300 mm/h.

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 Épisode du 19 au 25 février 1998

Un second épisode, plus long, touche La Réunion du 19 au 25. La Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT) est positionnée à son niveau le plus méridional de la saison chaude, quasiment au niveau du 20^ème parallèle sud, et affecte les Mascareignes, qui sous les masses nuageuses importantes et fluctuantes associées à cette situation, subissent de fortes pluies par intervalles. Plusieurs minimums dépressionnaires se forment au sein de cette ZCIT.

La présence de cette zone perturbée sous nos latitudes est normale en plein cœur de l’été - c’est d’ailleurs dans ces circonstances que le terme de saison des pluies prend tout sons sens - mais cela reste inhabituel sur une telle durée.

On peut discerner, sur l’image ci-dessus, en bordure de la convection profonde, et grâce aux petits enroulements de nuages bas, la présence de deux minimums côte à côte, presque à mi-distance entre La Réunion et Madagascar, un des deux constituant le minimum initial de la perturbation tropicale D2. Ce minimum suivra ensuite une trajectoire en direction de l’est-sud-est, puis du sud-est.

Dans la nuit du 24 au 25, il se situe à 160 km à l’ouest de La Réunion, où des pluies localement diluviennes s’abattent. On relève alors jusqu’à 255 mm de pluie en 3h dans le cirque de Salazie. Les sommets des cumulonimbus atteignent le sommet de la troposphère. Sur l’image ci-dessous, La Réunion est située sous l’amas orageux d’intense convection responsable des fortes pluies (ici la température des sommets nuageux est de -85°C).

Le passage du minimum de D2 dans le sud-ouest à proximité de l’île va s’accompagner de vents forts atteignant les 100 km/h en rafales sous les grains et avec les accélérations générées par le relief.

Le cumul moyen du 2^nd épisode atteint 825 mm, ce qui le place parmi les plus pluvieux, entre la tempête tropicale DIWA de 2006 et le cyclone tropical DINA de 2002, même si les durées ne sont pas forcément comparables (beaucoup plus courte pour DINA).

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 Ces épisodes pluvio-orageux rappellent que les systèmes dépressionnaires tropicaux "matures" (tempêtes ou cyclones) ne sont pas les seuls responsables des fortes pluies qui s’abattent épisodiquement sur La Réunion. Les plus fortes intensités sur des laps de temps assez courts sont d’ailleurs le plus souvent le fait de ces épisodes pluvio-orageux.