Le réseau de mesures de l’île de La Réunion

La donnée de base sur laquelle la profondeur d’archive est la plus importante, tous paramètres confondus, est la hauteur de pluie quotidienne mesurée de 7h le jour à 7h le lendemain. Cela peut paraître surprenant de ne pas considérer la pluie quotidienne comme le cumul des précipitations depuis minuit, mais l’explication est historique. En effet, avant l’apparition en 1987 des stations automatiques qui enregistrent des cumuls de précipitations à des pas de temps pouvant descendre jusqu’à la minute, la plupart des mesures étaient effectuées par des observateurs bénévoles qui relevaient manuellement l’eau contenue dans les pluviomètres tous les matins vers 7h locale.

Aujourd’hui le réseau pluviométrique comprend un peu moins d’une centaine de postes répartis dans toute l’île et équipés, selon le cas, de pluviomètres, pluviographes ou capteurs pluviométriques connectés à une station automatique.

Le réseau de mesures a fortement évolué au fil du temps, comme le démontre l’animation ci-dessous. Celle-ci suit l’évolution depuis 1965 de la couverture de l’île en stations de mesures pluviométriques quotidiennes. Les sites matérialisés en rouge existent en continu depuis 1965. Ces longues séries cinquantenaires permettent d’établir des statistiques robustes pour une meilleure connaissance des régimes pluviométriques et leur éventuelle évolution.


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Cliquez sur la carte pour télécharger le fichier pdf vous permettant de visualiser les principales étapes du déploiement de ces points de mesure au fil des années.


Dans les années 60, on dénombrait un peu plus d’une centaine de postes, surtout concentrés sur les zones littorales, notamment vers Saint-Louis et Saint-André, en raison des nombreuses exploitations agricoles qui y cultivaient la canne à sucre. Au cours de la décennie suivante un effort a été fait pour couvrir le volcan de la Fournaise et ses pentes, lieux que l’on savait très pluvieux. On y a d’ailleurs battu de nombreux records mondiaux de pluie. On dénombrait alors pas loin de 150 postes de mesure. Puis à partir de l’automatisation des stations dans les années 90, le réseau a commencé à se réduire quelque peu, tout en maintenant une répartition spatiale satisfaisante. Le volume de données a cependant nettement augmenté puisqu’on a dès lors disposé de données horaires. Cela a notamment permis d’appréhender de manière plus généralisée l’intensité des précipitations.


Station automatique de Pointe-des-Trois-Bassins (littoral ouest)



Station automatique de la Plaine-des-Cafres (hauts du Sud)



Ci-dessous, on montre des photos de postes situés dans des endroits difficilement accessibles et/ou isolés :
- Takamaka pk15 (hauts du Nord-Est), poste situé au bord d’un gouffre avec une cascade en arrière plan (photo de 1987, poste aujourd’hui fermé)
- Aurère (hauts de l’Ouest), poste situé dans le cirque de Mafate qui est inaccessible en voiture. Il faut y aller à pied... ou en hélicoptère (photo de 1987, après le passage du cyclone Clotilda)
- Commerson (hauts du Sud-Est), situé sur le massif du piton de la Fournaise, qui a battu des records mondiaux de pluie lors des passages des cyclones tropicaux Hyacinthe (en 1980) et Gamede (en 2007). Ce point de mesure a été depuis automatisé.