Les radars

Les radars permettent d’obtenir une estimation spatiale des hauteurs de précipitations tombées sur La Réunion, dite lame d’eau radar. Deux radars sont actuellement en service à La Réunion :
- celui du Colorado (depuis 1993),
- celui de Piton Villers (depuis 2011).
Les données brutes acquises par les deux radars sont traitées sur site et les différents produits dérivés sont transmis au centre du Chaudron au moyen d’une liaison spécialisée.



- Le radar du Colorado

La Direction Interrégionale de Météo-France pour l’Océan Indien a été nommée en 1993 par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) Centre Météorologique Régional Spécialisé (CMRS) dans les cyclones tropicaux pour le Sud-Ouest de l’océan Indien. Dans le cadre de cette responsabilité, le CMRS de La Réunion a notamment pour mission la surveillance et le suivi opérationnel des perturbations tropicales au profit des États membres du Comité des Cyclones Tropicaux du Sud-Ouest de l’océan Indien. Il a également un rôle de formation et de recherche. Il a alors été décidé d’installer, dès 1993, un radar Döppler 10 cm à La Réunion, bien plus complet que celui qui officiait modestement sur le site du Chaudron.


Le radar du Colorado



C’est dans les hauts de Saint-Denis, à une altitude de 746 m dans le quartier de La Montagne, au lieu-dit du Colorado, que le radar est installé. Il permet ainsi de couvrir le nord de l’île et les secteurs nord-ouest à nord-est au large de La Réunion, secteurs privilégiés de passage des cyclones tropicaux. On a ainsi pu suivre le 22 janvier 2002 le passage au nord de l’île du cyclone tropical Dina. Sur l’image ci-dessous, qui est d’ailleurs la dernière avant que le radar du Colorado ne soit détruit par les vents cycloniques, on distingue nettement l’œil du cyclone - où il ne pleut quasiment pas - des bandes pluvieuses qui s’enroulent autour du mur de l’œil et qui frappent La Réunion. Le radar a ensuite été réparé assez rapidement.



Image radar du 22 janvier 2002 à 17h52 (cyclone tropical Dina)



Le radar du Colorado après le passage du cyclone tropical Dina en 2002

- Le radar de Piton Villers

On l’aura compris, le premier radar n’était pas tant dédié aux précipitations sur La Réunion qu’aux systèmes tropicaux (tempêtes ou cyclones) qui arrivent la plupart du temps par le nord-est. Et du fait de sa position, il ne "voyait" pas une large partie sud de l’île, à cause du masque créé par les reliefs. L’idée d’un deuxième radar implanté dans le Sud a alors vite fait son chemin... mais il a fallu attendre 2011 pour voir le projet se concrétiser. Le deuxième radar a été implanté à la Plaine-des-Cafres, dans les hauts du Sud à une altitude de 1 712 m sur le site du Piton Villers.



Le radar de Piton Villers

On peut désormais mêler les images des deux radars pour constituer une mosaïque radar. L’île de La Réunion est ainsi couverte en quasi-totalité et l’on peut s’intéresser aux cumuls de précipitations déduits de ces observations radar. Ils sont un complément utile au réseau pluviométrique puisqu’ils permettent d’estimer des lames d’eau dans des endroits dépourvus de mesures in situ, et ce avec une fine résolution.
L’exemple ci-dessous des lames d’eau quotidiennes du 31 mai 2015 le démontre parfaitement. Le radar du Colorado seul sous-estime fortement la pluviométrie sur tout le Sud de l’île, tandis que la mosaïque combinant les deux radars identifie bien les noyaux de fortes pluies, en particulier sur le volcan de La Fournaise (hauts du Sud-Est) où il y a peu de points de mesure.



Lame d’eau du 31 mai 2015 (radar du Colorado)



Lame d’eau du 31 mai 2015 (mosaïque radar : Colorado et Piton Villers)