Typologie des précipitations

À La Réunion, les précipitations sont le phénomène météorologique le plus remarquable. Leur très grande variabilité spatio-temporelle est une caractéristique essentielle du climat réunionnais. Les cartographies présentées sur ce site (qui retient un seuil minimal de 200 mm à atteindre en 1 jour) montrent bien la grande variété dans la typologie des situations.

On peut distinguer quelques catégories (par ordre d’extension spatiale décroissante) :


1) Les épisodes liés aux systèmes dépressionnaires tropicaux (jusqu’aux cyclones tropicaux les plus violents) :

- Toutes les zones climatiques peuvent être concernées plus ou moins simultanément,
- Durée : 1 à plusieurs jours,
- Saison : été austral.

Les cumuls peuvent s’avérer très importants et dépasser localement 1000 mm en 1 ou 2 jours. La durée joue ici un rôle prépondérant, avec parfois des systèmes qui déversent des pluies diluviennes pendant 4 à 5 jours, voire plus.

L’effet orographique entre aussi en ligne de compte dans ce type d’événement, où augmentation de durée et renforcement d’intensité se trouvent conjugués. Ce sont alors les zones des hauts de La Réunion qui enregistrent les plus forts cumuls. C’est ainsi que La Réunion détient de nombreux records mondiaux sur des durées de 12 heures à 15 jours.

La trajectoire de ces systèmes, parfois erratique, détermine les zones principalement touchées. Certaines zones peuvent être totalement épargnées.

Il convient de noter que les systèmes les plus puissants peuvent générer de fortes houles et des surcotes importantes, provoquant des inondations sur les côtes exposées, notamment Saint-Paul, Saint-André, ou Saint-Louis.

La carte ci-dessous indique la pluviométrie record enregistrée sur l’île suite au passage à proximité du cyclone tropical Gamede entre le 24 et le 27 février 2007.

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2) Les épisodes liés aux zones de convergence :

- Zones climatiques concernées : toutes,
- Durée : quelques heures à plusieurs jours,
- Saison : plutôt l’été austral.

Selon le positionnement des centres d’action (dépressions, anticyclones, etc.), il peut se former une zone de convergence. Elle est parfois la conséquence indirecte de systèmes dépressionnaires tropicaux situés aux environs de La Réunion mais suffisamment éloignés pour ne pas exercer l’influence directe de leurs bandes pluvieuses. Des orages s’y développent.

Des épisodes très marquants peuvent survenir lorsque la ZCIT (Zone de Convergence Intertropicale) « descend » au niveau de la latitude de La Réunion. De puissants orages peuvent alors toucher toutes les zones climatiques de l’île.

L’épisode exceptionnellement pluvieux du 19 au 25 février 1998 entre dans cette catégorie (voir carte ci-dessous).

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3) Les épisodes liés à des « remontées » d’origine polaire :

- Zones de vigilance concernées : Sud et Sud-Est,
- Durée : 1 à 2 jours,
- Saison : hiver austral.

Pendant l’hiver austral, La Réunion est souvent intéressée par des fronts froids. Ce n’est pas tant leur passage qui génère les cumuls de pluie les plus importants, mais plutôt le flux de sud à l’arrière de ces fronts. Les côtes exposées à ce flux subissent alors parfois des fortes précipitations sur plusieurs heures à plusieurs jours.

Ce fut le cas par exemple lors de l’épisode du 22 au 24 juin 1976 (voir carte ci-dessous).

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4) Les pluies d’alizés :

- Zones climatiques concernées : hauts du Nord-Est et du Sud-Est (selon la direction du flux),
- Durée : 1 à plusieurs jours,
- Saison : hiver austral.

Les modestes ondes circulant dans le courant d’alizé peuvent générer des cumuls dépassant 200 à 300 mm en 1 jour sur des endroits particulièrement exposés. On pense notamment aux Hauts de Sainte-Rose dans les hauts de l’Est. Mais sans orographie ces épisodes n’atteindraient pas le seuil de 200 mm en 1 jour.

L’épisode des 15 et 16 juillet 1982 en est un exemple parmi d’autres (voir carte ci-dessous).

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5) Les orages isolés :

- Échelle inférieure aux zones climatiques,
- Durée : 1 à 3 heures,
- Saison : été austral.

Ce sont des phénomènes convectifs d’évolution diurne qui sont d’autant plus marqués que la masse d’air est humide et instable : les premiers développements nuageux se forment sur le relief en cours de matinée en liaison avec les composantes de brises de mer et de pentes ascendantes, puis les averses débutent dans les hauts à partir de la mi-journée, et enfin, en deuxième partie d’après-midi les nuages s’étalent avec possibilité de débordement sur le littoral.

Ces orages isolés engendrent assez souvent des cumuls de précipitations de l’ordre de 50 à 80 mm en 1 heure, mais rarement des cumuls supérieurs à 200 mm en 3 heures. Ils sont donc assez rarement recensés dans les épisodes de ce site (qui retient un seuil de 200 mm en 1 jour pour La Réunion) mais ils peuvent néanmoins contribuer à atteindre le seuil fixé.

On peut prendre comme exemple le cas du 31 décembre 2011 où l’on a enregistré 190 mm en 2h à la station de Montauban (voir carte ci-dessous).

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