Évènements mémorables

Les fortes pluies que l’on observe sur Mayotte sont souvent liées à des épisodes pluvio-orageux qui interviennent en été austral quand le kashkazi (vent chaud et humide) et sa mousson habituelle de nord-ouest en provenance d’Afrique souffle sur les Comores. Les systèmes dépressionnaires tropicaux qui passent à proximité de l’archipel peuvent également générer beaucoup de pluie.

Les principaux évènements mémorables sont listés dans cette rubrique avec un lien vers un descriptif plus complet basé sur les documents de l’époque.


Les cyclones tropicaux

C’est seulement à partir de 1960 que les cyclones portent un nom, ce qui permet de les mémoriser plus aisément.

Les quantités de précipitations apportées par les cyclones peuvent être très variables. Cette variabilité est liée à plusieurs facteurs tels que :
- l’importance des masses nuageuses du système (potentiel précipitant intrinsèque du phénomène),
- la vitesse de déplacement (une simple dépression s’attardant à proximité peut parfois entraîner plus de pluie qu’un cyclone),
- la trajectoire (une trajectoire hésitante du type FAME peut entraîner des cumuls importants sur plusieurs jours).

Ces pluies torrentielles provoquent inondations, coulées de boue et glissements de terrains. Les effets destructeurs sont plus importants si le sol est déjà détrempé avant l’arrivée du cyclone. A contrario, si les premières pluies interviennent sur sol sec, elles seront moins propices aux glissements de terrain mais l’érosion superficielle sera plus importante.

On s’aperçoit que les systèmes les plus forts ne sont pas forcément ceux qui génèrent le plus de pluie à Mayotte. En effet, leur vitesse de déplacement est souvent assez rapide et leurs masses nuageuses assez concentrées autour de l’œil. Ils n’influencent le temps que pendant une ou deux journées, contrairement à une île comme la Réunion où les reliefs commencent à subir les pluies à distance du météore.

À Mayotte, donc, une simple dépression tropicale qui a des masses nuageuses et des noyaux de convection plus disparates et étendus a parfois plus de chance de provoquer de fortes précipitations qu’un système plus mature. Juste pour s’en convaincre, il suffit de voir la trajectoire du cyclone ERNEST, qui est passé sur Mayotte le 20 janvier 2005 au stade de tempête tropicale, mais avec une vitesse de déplacement suffisamment grande pour ne pas impacter l’île trop longtemps. La pluviométrie enregistrée n’a donc à aucun moment dépassé les seuils nécessaires pour figurer dans la rubrique Cartes pluviométriques de ce site.

Trajectoire du cyclone Ernest (janvier 2005)

- Remarques :

- Le type de l’évènement, quand il concerne un système dépressionnaire tropical, est sa terminologie officielle, c’est-à-dire le stade maximal d’intensité atteint par le système au cours de sa vie. Son passage au plus près de Mayotte a pu se faire à un stade inférieur. On pourra le vérifier avec sa trajectoire sur le bassin sud-ouest de l’océan Indien. Dans l’exemple ci-dessus, le cyclone tropical Ernest est passé sur Mayotte quand il n’était que tempête tropicale modérée.

Ci-dessous la terminologie utilisée pour la classification des systèmes dépressionnaires tropicaux dans le Sud-Ouest de l’océan Indien, et qu’on retrouve sur les cartes de trajectoires :

Acronyme
Terminologie
Vent moyen sur 10 minutes*
CTTI
Cyclone Tropical Très Intense
> 212 km/h
CTI
Cyclone Tropical Intense
166 - 212 km/h
CT
Cyclone Tropical
118 - 165 km/h
FTT
Forte Tempête Tropicale
89 - 117 km/h
TTM
Tempête Tropicale Modérée
63 - 88 km/h
DT
Dépression Tropicale
51 - 62 km/h
PT/Zp
Perturbation Tropicale / Zone perturbée
< 51 km/h

*On notera que les rafales sur mer dépassent en général d’environ 40% les vents moyens sur 10 minutes.

- Les systèmes dépressionnaires tropicaux de la période 1979-1998 sont en cours de réanalyse par le CMRS de La Réunion, ce qui entraînera une mise à jour prochaine de leur intensité et de leur trajectoire. Les détails figurant dans les évènements mémorables listés ci-contre sont pour l’instant ceux de l’époque.


Les épisodes pluvio-orageux

Ces épisodes interviennent entre décembre et avril lorsque la ZCIT s’attarde sur le nord du Canal de Mozambique. Ils peuvent durer plusieurs jours et engendrer des lames d’eau conséquentes par accumulation.

Par exemple, la fin du mois de mars 1981 a vu une ZCIT active sur la zone de l’archipel des Comores engendrer de très fortes pluies orageuses le 25 mars (350 mm à Ajangoua) et le 26 mars (268 mm à Combani). On notera d’ailleurs que quelques jours plus tard la ZCIT était encore active, mais plus particulièrement de l’autre côté de Madagascar cette fois, et a donné naissance à un système dépressionnaire tropical, nommé Klara par la suite.


Tableau de synthèse des évènements mémorables



  Nom     Phénomène     Date  
  2014 Hellen     Cyclone tropical     2014-03-29  
  2008 Fame     Cyclone tropical     2008-01-23  
  2008 fortes pluies     Episode pluvio-orageux     2008-12-13  
  1985 Feliksa     Tempête tropicale     1985-02-15  
  1984 Kamisy     Cyclone tropical     1984-04-10