Typologie des précipitations

À Mayotte, les précipitations sont un phénomène météorologique parfois remarquable. Les cartographies présentées sur ce site (qui retient un seuil minimal de 100 mm à atteindre en 1 jour) montrent une certaine variété dans la typologie des situations.

On peut distinguer quelques catégories :


1) Les épisodes liés aux systèmes dépressionnaires tropicaux (tempête ou cyclone) :

- Durée : 1 à plusieurs jours,
- Saison : été austral.

Les cumuls de pluie peuvent dépasser 200 à 300 mm en 1 ou 2 jours.

Il arrive parfois que les systèmes passent trop rapidement pour engendrer des cumuls supérieurs à 100 mm (par exemple le cyclone Ernest en janvier 2005, qui n’était alors qu’au stade de tempête lors de son passage sur Mayotte).

En revanche si le système évolue à proximité de l’île pendant 3 ou 4 jours (comme le cyclone Fame en janvier 2008, alors au stade de tempête tropicale), il a toutes les chances d’engendrer de forts cumuls.

On notera que les systèmes les plus puissants peuvent générer de fortes houles et des surcotes importantes. Cependant ce genre d’événement est assez rare à Mayotte (le dernier cas le plus marquant étant le cyclone Kamisy en avril 1984) car l’île se retrouve relativement bien protégée des systèmes les plus puissants qui arrivent par l’est et qui buttent souvent sur Madagascar.

La carte ci-dessous indique la pluviométrie enregistrée sur l’île entre le 23 et le 27 janvier 2008, suite au passage à proximité de Fame.

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2) Les épisodes liés aux zones de convergence :

- Durée : quelques heures à plusieurs jours,
- Saison : été austral.

Quand la Zone de Convergence Intertropicale se positionne sur l’archipel des Comores, le temps devient très humide et pluvieux avec un flux de nord (Kashkasi) permanent. De nombreux orages peuvent alors toucher l’île pendant plusieurs jours.

On peut prendre comme exemple l’épisode pluvieux du 3 au 8 janvier 2010 (voir carte ci-dessous).

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Selon le positionnement des centres d’action (dépressions, anticyclones, etc.), il peut aussi se former des zones de convergence plus réduites. C’est parfois la conséquence indirecte de systèmes dépressionnaires tropicaux situés plus au sud de Mayotte et suffisamment éloignés pour ne pas exercer l’influence directe de leurs bandes pluvieuses.



3) Les orages isolés :

- Durée : 1 à 6 heures,
- Saison : été austral.

Ce sont des phénomènes convectifs d’évolution diurne qui sont d’autant plus marqués que la masse d’air est humide et instable : les premiers développements nuageux se forment en cours de matinée en liaison avec la brise de mer, puis les averses débutent à partir de la mi-journée.

Ces orages isolés engendrent assez souvent des cumuls de précipitations de l’ordre de 50 à 60 mm en 1 heure. Par accumulation sur plusieurs heures ils dépassent ainsi le seuil de 100 mm en 1 jour, ce qui fait qu’ils sont à l’origine de quelques cas cartographiés, sans être réellement exceptionnels.

On peut prendre comme exemple le cas du 9 mars 2007 où l’on a enregistré 121 mm en 6h à la station de Vahibe Prima dont 63 mm en 1h (voir carte ci-dessous).

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