Le 15 décembre, une circulation dépressionnaire s’amorce dans le nord-ouest des îles Fidji. Du 16 au 19, l’enroulement nuageux se précise avec des bandes convectives très actives, tandis que le minimum en surface se déplace lentement vers l’ouest. Le 20 décembre, le creusement de la dépression s’accentue alors qu’elle approche le nord du pays ; le nom de GYAN lui est alors donné par le centre de Nandi.
Le 21, GYAN se renforce encore et atteint le stade de cyclone tropical avec des vents moyens estimés à 150 km/h et des rafales à 220 km/h.
Le 23 au matin il se situe à 100 km dans l’ouest de l’île Surprise. Il poursuit son déplacement et touche le nord de la Grande Terre dans la nuit du 23 au 24. A ce moment, son intensité diminue et GYAN redevient dépression tropicale. Malgré cet affaiblissement, elle génère des vents violents et des précipitations diluviennes sur l’ensemble du pays. Vers 11h, elle rentre dans les terres au niveau de Pouembout pour revenir sur mer en fin d’après-midi au nord de La Tontouta. Puis elle reste stationnaire à 100 km dans l’ouest de Nouméa et continue de se combler. Elle maintient néanmoins un temps très instable sur le sud de la Nouvelle-Calédonie.
Le 26, GYAN reprend son déplacement vers le sud-ouest ; elle est absorbée le 28 par une dépression extra-tropicale.
Aide à la lecture de l’image satellite ci-dessous : les mesures satellitaires en infrarouge restituent le rayonnement thermique émis par la surface terrestre et les nuages. Les zones les plus chaudes (surface terrestre, nuages bas) apparaissent en rouge. Les zones les plus froides (nuages élevés constitués de glace comme les cirrus ou les cirrostratus, nuages à développement vertical élevé comme les nuages cumuliformes de type cumulonimbus) apparaissent en bleu. Lorsqu’un cyclone est pleinement formé, sa structure est bien visible : les bandes spiralées constituées de nuages cumuliformes apparaissent en bleu clair. La masse nuageuse dense composée de cumulonimbus qui entoure l’oeil (appelée mur de l’oeil) apparaît en bleu foncé.
Tout le pays, sauf les îles Loyauté, a été impacté. Le record absolu de précipitations en 24 heures en Nouvelle-Calédonie (tout mois et toute année confondus) a été enregistré le 23 lors du passage de GYAN avec 634 mm à la station Ouinné, station située au pied du versant est du massif du Humboldt dans la commune de Yaté. Notons toutefois que l’ORSTOM a relevé plus de 1500 mm en 24 heures dans la Chaîne Centrale !
Les dégâts provoqués par GYAN furent considérables, ils sont dus :
Deux morts par noyade et un par électrocution furent à déplorer.
Le journal Les Nouvelles Calédoniennes, éditions du 26 au 31 décembre 1981 ci-dessous, relatent les dégâts occasionnés par GYAN.