Le relief de Tahiti et Moorea


Située par 17°35’ de latitude sud et 149°30’ de longitude ouest, Tahiti appartient au groupe des Iles Du Vent de l’archipel de la Société. Avec une superficie totale de 1 042 km², cette île haute, au relief verdoyant, montagneux et très accidenté est la plus grande des îles de la Polynésie française. Résultat géologique d’une activité volcanique quaternaire, elle présente une forme caractéristique due à la juxtaposition de deux cônes volcaniques soudés par l’isthme de Taravao. Le premier, Tahiti Nui (« grand Tahiti »), a 30 km de diamètre et culmine à 2241 m au Mont Orohena. Le second, Tahiti Iti, (« petit Tahiti »), constitue la presqu’île de Taiarapu. D’un diamètre de 15 km, le point le plus élevé est au Mont Roonui à 1 332 m [fig 1].

Autour de Tahiti et de sa presqu’île, les formations récifales sont discontinues. Cet ensemble récifal qui s’est construit au fil des millénaires est parfois absent ou complètement immergé comme c’est le cas sur la côte est et autour de la presqu’île. D’une superficie de 141 km², le lagon de Tahiti que délimite le récif barrière atteint ou dépasse rarement un kilomètre de large et possède de nombreuses passes.

Séparée du nord-ouest de Tahiti par un chenal de près de 16 km de large, Moorea, l’île sœur se situe par 17°33’ de latitude sud et 149°50’ de longitude ouest. De forme triangulaire, cette île au relief tourmenté, a une superficie qui dépasse de peu 130 km². L’hémicycle montagneux continu, dominé au centre par le Tohia (1 027 m), s’ouvre sur le troisième côté du triangle de l’île, celui de la côte nord, pour encadrer un des paysages les plus réputés des Mers du Sud : les profondes baies de Cook (du nom du célèbre navigateur James Cook) et d’Opunohu (« ventre du poisson pierre ») [fig 1].

Le lagon de Moorea est délimité par une barrière de corail ouverte sur l’océan Pacifique en 12 passes. Depuis le 15 septembre 2008, les 5 000 ha du lagon de Moorea sont classés comme zone humide d’importance internationale au titre de la convention de Ramsar.


Figure 1 : Tahiti et Moorea.
Source : extrait de l’Atlas climatologique de la Polynésie française, 2019.


Le soulèvement orographique

La formation des nuages se trouve accentuée (voire dans certains cas induite) par effet orographique lorsque les flux d’alizé dirigent l’air directement sur le relief de Tahiti. Le relief oblige la masse d’air à s’élever sur sa face au vent [fig 2].
La masse d’air s’élevant, sa température s’abaisse et peut atteindre le seuil de saturation. Si la masse d’air est suffisamment humide, cet effet favorise la formation de nuages et augmente les chutes de précipitations sur les versants exposés aux alizés.
En revanche sur les versants non exposés aux alizés, la masse d’air qui a perdu de son humidité en précipitant se réchauffe en descendant le long des pentes. L’air est donc asséché et les nuages y sont moins abondants. C’est l’effet de foehn. Ce phénomène est par exemple observé sur la commune de Pirae (nord-ouest de Tahiti) en situation de Mara’amu (alizé de sud-est).


Figure 2 : Soulèvement orographique.
Source : extrait de l’Atlas climatologique de la Polynésie française, 2019.